Epidémies : un monde "mieux préparé", selon la directrice sortante de l'OMS

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Par AFP
Publié le 22 mai 2017 - 19:21
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La directrice sortante de l'OMS, la Chinoise Margaret Chan, après son dernier discours le 22 mai 201
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© Fabrice COFFRINI / AFP
La directrice sortante de l'OMS, la Chinoise Margaret Chan, après son dernier discours le 22 mai 2017 à Genève
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La directrice sortante de l'OMS, la Chinoise Margaret Chan, a défendu lundi son bilan après 11 années passées à la tête de l'agence de l'ONU, jugeant que le monde était "mieux préparé" aux épidémies mais faisait face à un avenir plus sombre.

"Le monde est mieux préparé mais certainement pas suffisamment", a déclaré le Dr Chan, à l'ouverture de la 70e assemblée générale de la santé (22 au 31 mai), à la veille de l'élection de son successeur par les 194 Etats membres de l'Organisation mondiale de la santé.

Elle a notamment mis en avant la création en janvier d'un groupe de travail chargé de mettre en place un nouveau système afin "d'élaborer des vaccins à un coût accessible pour des pathogènes prioritaires identifiés par l'OMS".

Elle a mentionné la chute des prix de certains médicaments, comme ceux contre l'hépatite C ou le VIH, ou encore le recul de la mortalité maternelle et infantile.

Mme Chan a aussi salué le travail de l'OMS dans la lutte contre les maladies tropicales négligées (éléphantiasis, onchocercose,...), qui permettra dans "un avenir très proche" d'en éliminer un grand nombre.

Elle a reconnu que l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, qui a fait plus de 11.300 morts entre fin 2013 et 2016, à 99% en Guinée, au Liberia et au Sierra Leone, "a pris tout le monde, y compris l'OMS, par surprise".

L'OMS a ensuite toutefois "réussi à contrôler trois flambées et a donné au monde le premier vaccin de l'Ebola qui confère une protection importante. Ceci s'est produit sous ma supervision et j'en suis personnellement responsable", a-t-elle déclaré.

- Sans Taïwan -

Mardi, pour la première fois, les Etats membres de l'OMS pourront choisir pour la première fois sur une liste de trois personnes, toutes docteurs en médecine, celui ou celle qui remplacera Mme Chan.

Trois candidats ont été désignés par le Conseil exécutif : le Britannique David Nabarro, l'Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus et la Pakistanaise Sania Nishtar.

Le Dr Nabarro, qui exerce depuis 1999 des fonctions de responsabilité au sein des Nations unies et de l'OMS, et l'ex-ministre éthiopien des Affaires étrangères, le Dr Tedros, soutenu par l'Union Africaine, font figure de favoris. Chercheur renommé sur le paludisme, cet ancien ministre de la Santé souhaiterait devenir le premier Africain à diriger l'OMS.

Lundi, un ressortissant éthiopien a perturbé l'Assemblée avant le discours de Mme Chan, ciblant M. Tedros. Plus d'une centaine d'autres ont manifesté devant l'ONU, accusant à leur tour l'ancien ministre éthiopien d'avoir minimisé plusieurs épidémies de choléra dans son pays, selon l'agence suisse ATS.

La politique était lundi au centre des discussions. En raison du refus de Pékin, Taïwan n'a de son côté pas été autorisé participer aux travaux comme observatrice comme elle a pu le faire depuis 2009.

- 'Un monde de menaces' -

Le prochain patron de l'OMS prendra ses fonctions le 1er juillet et devra relever de nombreux défis, comme l'a souligné Mme Chan, allant de la lutte contre le tabac à l'obésité.

Et "les perspectives politiques et économiques sont bien moins encourageantes que lorsque j'ai pris mes fonctions en 2007" a-t-elle ajouté.

"C'était "avant la crise financière", "avant les actes du terrorisme mondial", "avant que l'expression méga-catastrophe ne soit entrée dans le vocabulaire humanitaire" et "avant la fréquence alarmante des attaques contre les installations de santé et convois d'aide qui font que le droit humanitaire international est devenu une masquarade", a-t-elle déploré.

"Nous sommes confrontés à un monde de menaces avec des combinaisons mortelles telles que la sécheresse et les conflits armés qui ont entrainé la famine dans des parties d'Afrique et du Moyen Orient à une échelle jamais vue depuis la fondation des Nations unies en 1945", a-t-elle martelé.

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