Médicaments : danger pour les seniors, qui seraient victimes de prescriptions abusives

Auteur(s)
Pierre Plottu
Publié le 29 janvier 2015 - 21:22
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Des médicaments en vrac.
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L'UFC-Que Choisir a constaté une moyenne de 8,6 médicaments sur les 350 ordonnances analysées.
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L'UFC-Que choisir a analysé près de 350 ordonnances pour étudier le phénomène de surmédicamentation des personnes âgées en France. Ordonnances pléthoriques, inadaptées, voire dangereuses: les résultats sont alarmants.

Une enquête de l'UFC-Que Choisir publiée mercredi 28 s'alarme des fortes quantités de médicaments prescrits aux seniors français. L'enquête de l'association, intitulée "Halte à l'overdose pour les personnes âgées", pointe ainsi jusqu'à 21 médicaments quotidiens que doivent ingurgiter certains patients. Un cocktail qui serait "potentiellement dangereux" et parfois injustifié.

L'analyse porte sur 347 ordonnances de patients âgés de plus de 75 ans et "polymédicamentés", c'est-à-dire devant suivre des traitements "d'au moins 5 lignes". L'objectif est de quantifier le phénomène de surprescription médicamenteuse chez les seniors, ainsi que ses effets.

En moyenne, l'UFC constate que ces ordonnances contiennent 8,6 médicaments différents, avec un record de 21 pour une seule personne. Ce qui l'amène à s'interroger: "à ces niveaux de prescription, les médecins sont-ils encore en mesure de s’assurer que chaque médicament est justifié et n’est pas plus dangereux que bénéfique?". Clairement non, répond l'association.

Selon cette enquête, "40 % (des ordonnances étudiées) contiennent un médicament déconseillé aux personnes âgées". Un constat "alarmant" pour l'UFC, qui rappelle que "en vieillissant, l’organisme devient de moins en moins apte à éliminer les substances absorbées (…). En outre, les effets indésirables liés à la prise d’un médicament sont souvent plus graves pour les personnes âgées".

L'association érige ainsi au rang d'enjeu sanitaire la "déprescription", c'est-à-dire le fait de passer à des ordonnances moins pléthoriques. Pour cela, elle demande aux pouvoirs publics d'inscrire ce critère dans les indicateurs de rémunération à la performance des médecins. De plus, toujours selon l'UFC, promouvoir ces bonnes pratiques pourrait également être une source d'économies pour la Sécurité sociale, dont les dépenses de médicaments ont atteint 33,5 milliards d'euros en 2013.

Pour autant, cette étude, bien que sérieuse et utile, n'est pas à prendre pour argent comptant. En effet, analyser des ordonnances des patients les plus âgés (le dernier décile de la pyramide des âges française) et, surtout, qui se voient prescrire des ordonnances "d'au moins 5 lignes", comme le précise par l'UFC, maximise les chances de constater des moyennes de traitement élevées.

 

 

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