Vaccins Covid : le choc de la réforme Trump secoue la santé publique

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France-Soir
Publié le 17 mai 2025 - 12:10
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Vaccins Covid : le choc de la réforme Trump secoue la santé publique
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Sous la nouvelle administration de Donald Trump, le Département américain de la Santé et des Services sociaux (HHS), dirigé par Robert F. Kennedy Jr., envisagerait de modifier les recommandations vaccinales contre le Covid-19, marquant un tournant significatif dans la politique de santé publique du pays. Selon un article du Daily Mail publié le 15 mai 2025, "les vaccins contre le Covid-19 ne seraient plus systématiquement recommandés pour les femmes enceintes, les adolescents et les enfants aux États-Unis. Cette décision s’inscrit dans un contexte de scepticisme vaccinal croissant et de réformes controversées portées par des figures clés de l’administration Trump". Cet article explore les détails de cette réforme, ses implications, et les réactions qu’elle suscite, en s’appuyant sur plusieurs sources, tout en examinant la perception des vaccins en France à la lumière de sondages récents.

Une révision des recommandations vaccinales

Actuellement, le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) recommande que toutes les personnes âgées de 6 mois et plus reçoivent un vaccin actualisé contre le Covid-19, indépendamment de leur statut vaccinal précédent. Cependant, selon le Daily Mail et un rapport du Wall Street Journal cité par Fox News (16 mai 2025), "le HHS, sous la direction de Robert F. Kennedy Jr., prévoirait de limiter ces recommandations aux groupes les plus vulnérables, notamment les personnes âgées et celles présentant des comorbidités à risque". Cette approche s’aligne sur les politiques de plusieurs pays, comme le Royaume-Uni, où les vaccins contre le Covid-19 sont principalement recommandés aux personnes de plus de 75 ans, aux résidents de maisons de retraite et aux individus immunodéprimés.

Le Daily Mail rapporte que cette réforme reflète une perte de confiance dans les directives vaccinales fédérales, exacerbée par les déclarations de Kennedy, qui a accusé les responsables publics de « mentir année après année » sur les vaccins lors d’une audition au Congrès. Kennedy, connu pour ses positions sceptiques envers les vaccins, notamment le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR), a suscité des inquiétudes parmi les experts en santé publique quant à l’impact de ses décisions sur la couverture vaccinale.

Contexte et motivations

Cette révision intervient dans un contexte de faible adhésion à la vaccination contre le Covid-19 aux États-Unis. Selon le Daily Mail, "seuls 20 % des adultes de plus de 18 ans ont reçu le vaccin actualisé contre le Covid-19, et 23,2 % ont opté pour une dose de rappel cette année. Ce faible taux de vaccination contraste avec les premières années de la pandémie, où les vaccins à ARNm de Pfizer et Moderna, développés sous l’opération Warp Speed de l’administration Trump, ont été salués pour avoir sauvé des millions de vies".

Le Dr Martin Makary, mentionné dans l’article du Daily Mail, a révélé lors d’une conférence que la Food and Drug Administration (FDA) envisage de réformer le processus d’approbation des vaccins, potentiellement en exigeant des fabricants davantage de données cliniques. Cette initiative vise à renforcer la transparence, mais certains experts craignent qu’elle ne complique le développement de nouveaux vaccins.

Par ailleurs, un article de CBS News (1er mai 2025) rapporte que le HHS a réorienté 500 millions de dollars de fonds initialement alloués à un projet de vaccins Covid de nouvelle génération vers un programme de développement de vaccins universels contre plusieurs souches virales, une décision qui reflète les priorités de Kennedy.

Réactions et controverses

La proposition de restreindre les recommandations vaccinales a suscité des réactions mitigées. D’un côté, certains membres du comité consultatif sur les vaccins du CDC, comme le Dr Jamie Loehr, soutiennent une approche basée sur le risque, estimant qu’elle pourrait mieux cibler les populations vulnérables. Cependant, d’autres, comme le Dr Denise Jamieson, s’inquiètent de la faisabilité de recommandations différenciées et du message qu’elles pourraient envoyer, soulignant que le Covid-19 reste une cause majeure de décès, même chez les enfants.

En France, où la méfiance envers les vaccins est historiquement élevée, un récent communiqué de Santé publique France (SPF), publié en avril 2025, mais sur des données de 2023, indique de manière erronée que plus de 80 % des Français restent favorables à la vaccination en général, une proportion stable depuis 2022 et supérieure à la décennie précédant la pandémie de Covid-19. Cependant, un sondage MIS Group pour France-Soir/BonSens.org du 12 mai 2025, sur un échantillon représentatif de 1200 Français, nuance complétement ces informations : ils sont 69 % à être favorable à la vaccination et non 83,73 % comme en 2023 dans l’enquête SPF émergent, et 45 % sont défavorables au vaccin covid avec 56 % qui déplorent ses effets secondaires. De plus 52 % des répondants estiment que « le gouvernement et ses mensonges leur ont fait perdre confiance en la vaccination », et 64 % jugent inacceptable que des traitements alternatifs soient discrédités.

Ces données suggèrent que, bien que la majorité soutienne les vaccins, la confiance envers les autorités sanitaires reste fragile, un parallèle avec les États-Unis où les réformes de Kennedy pourraient amplifier le scepticisme.

Les experts en santé publique, cités par ABC News (29 avril 2025), perçoivent ces changements comme une menace potentielle pour la confiance dans les institutions scientifiques. Ils pointent du doigt les récentes décisions du HHS, telles que l’exigence de tests contrôlés par placebo pour tous les nouveaux vaccins, une mesure jugée éthiquement problématique pour des maladies évitables comme la rougeole ou la polio. Stanley Plotkin, pionnier de la vaccinologie, a averti que priver un groupe placebo de protection vaccinale pourrait exposer des individus à des risques inutiles.

De plus, KFF Health News (16 mars 2025) rapporte que des responsables du National Institutes of Health (NIH) ont conseillé à des scientifiques de supprimer les références aux vaccins à ARNm dans leurs demandes de subventions, suscitant des craintes que l’administration Trump ne freine la recherche sur cette technologie prometteuse, utilisée non seulement pour le Covid-19, mais aussi pour des maladies comme le cancer et le VIH.

Implications et perspectives

Si ces changements sont mis en œuvre, ils pourraient avoir des répercussions significatives. Premièrement, limiter les recommandations vaccinales pourrait réduire la couverture vaccinale globale, augmentant le risque de résurgence du Covid-19, en particulier chez les populations non prioritaires. Deuxièmement, la remise en question des vaccins à ARNm pourrait freiner l’innovation scientifique, alors que cette technologie a prouvé son efficacité pendant la pandémie. Enfin, la décision pourrait affecter la couverture d’assurance des vaccins, car les assureurs pourraient cesser de rembourser les injections non recommandées par le CDC.

Cependant, certains soutiennent que cette approche pourrait rationaliser les efforts de vaccination en concentrant les ressources sur les groupes à haut risque, tout en répondant à une méfiance croissante envers les institutions de santé publique. Le défi pour l’administration Trump sera de trouver un équilibre entre la restauration de la confiance publique et la préservation des acquis de la lutte contre le Covid-19.

La réforme des recommandations vaccinales contre le Covid-19 proposée par le HHS sous Robert F. Kennedy Jr. marque une rupture avec les politiques précédentes et reflète les priorités controversées de la nouvelle administration Trump. Si elle s’inspire de pratiques internationales, cette initiative suscite des inquiétudes quant à ses impacts sur la santé publique et la recherche scientifique. En France, les récents sondages révèlent une adhésion majoritaire à la vaccination, mais une méfiance persistante envers les autorités, soulignant l’importance de la transparence et de la communication pour maintenir la confiance. Alors que les débats se poursuivent, il est crucial de s’appuyer sur des données probantes pour guider les décisions, afin de protéger les populations tout en répondant aux préoccupations légitimes des citoyens.

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