Brésil : découverte de deux espèces d'amphibiens datant de 278 millions d'années
Au Brésil, une équipe internationale de scientifiques a mis au jour des fossiles de deux nouvelles espèces d'amphibiens carnivores vieux de 278 millions d'années, soit datant de l'époque du Permien, où les continents formaient un vaste ensemble de terres émergées appelé Pangée. Les deux espèces, considérées par les chercheurs comme des ancêtres éloignés des salamandres actuelles, ont été nommées respectivement "Timonya annae" et "Procuhy nazarienis".
La première était un petit amphibien de 40 cm de long, doté de crocs et de branchies et ressemblant à un croisement entre une salamandre mexicaine moderne et une anguille, rapportent les chercheurs dans une étude parue dans la revue Nature Communications. Si aucun squelette complet n'a été retrouvé de la seconde, "Procuhy nazarienis" -dont le nom signifie "grenouille de feu", car ses restes ont été trouvés au Pedra de Fogo, "Rocher de feu", une formation réputée pour son abondance en silex-, elle avait globalement la même allure, assure le musée.
Cette découverte "comble un fossé géographique important dans notre connaissance de l'évolution et de l'adaptation des amphibiens, un groupe de plus en plus menacé de nos jours par le changement climatique", explique dans un communiqué le Musée d'histoire naturelle de Londres.
En effet, cette découverte de ces spécimens au Brésil est tout à fait incroyable, font valoir les chercheurs. Car très peu de restes de vertébrés datant de cette époque ont été retrouvés dans cette région du globe, la plupart des découvertes ayant eu lieu jusque-là en Amérique du Nord et en Europe de l'Ouest. "Les fossiles des zones classiques en Amérique du Nord et en Europe sont étudiés depuis près d'un siècle mais il reste des questions sur comment les autres groupes animaliers se sont dispersés dans d'autres zones", souligne l'un des auteurs de l'étude, Dr Ken Angielczyk, cité par la BBC.
"L'exploration de nouvelles zones, comme le nord-est du Brésil, nous donne un aperçu de la vie autre part dont nous pouvons nous servir pour faire des comparaison", poursuit-il. "Grâce à cela, nous pourrons comprendre quels animaux se sont dispersés vers de nouvelles zones, particulièrement au moment où la période glaciaire prenait fin dans les continents du Sud et où les conditions environnementales devenaient plus favorables à la survie des reptiles et des amphibiens". De quoi nous aider à, à terme, mieux prévoir les conséquences du changement climatique, assurent donc les chercheurs.
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