Le cosmodrome russe de Vostochny désormais opérationnel

Cette mission constitue un tournant. Après une tentative reportée de 24h mercredi 26, la navette spatiale Soyouz 2.1a devrait s'élancer jeudi matin du cosmodrome de Vostochny, une ancienne base militaire soviétique, situé dans la taïga sibérienne. Ce vol Soyouz a été décalé en raison de défauts techniques. Si le décollage réussi ce serait le premier lancement réalisé depuis cette base. Cette mission vise à propulser en orbite trois satellites d'observations.

Parmi les objectifs affichés de l'agence spatiale Roskosmos, qui dépend des investissements de l'État russe, figure ceux d'une autonomie territoriale et financière vis-à-vis du Kazakhstan. Ce site permet désormais à la Russie de ne plus dépendre de cette ancienne République soviétique.  Mais le prix d'un tel projet n'est pas minime. Le coût du cosmodrome de Vostochny s'élève à plus de 5 milliards d'euros. La construction des infrastructures, parmi lesquelles figurent les plates-formes de lancement, a duré quatre ans et a nécessité le concours de milliers d'ouvriers.

Ce qui n'est pas sans creuser le déficit russe, dont les finances se trouvent aujourd'hui fragilisées par une économie en berne. Par ailleurs, les investissements initialement prévus sur les dix ans qui viennent ont déjà été diminués de près d'un tiers. À noter, la décision de construire le site remonte à 2007, une période prospère davantage encline aux grands projets. Mais celui-ci se révèle audacieux sur le long terme, le prix du cosmodrome de Baïkonour s'élevant à près de 100.000 millions d'euros par an. La Russie compte rester sur le site kazakh jusqu'en 2023. Le premier décollage depuis Vostochny d'un vol habité est lui annoncé en 2025.