Microsoft interdit l’IA chinoise DeepSeek, à ses employés 

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France-Soir
Publié le 13 mai 2025 - 11:01
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Deepseek fait peur
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Microsoft tremble devant DeepSeek
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Microsoft interdit l’intelligence artificielle chinoise DeepSeek à ses employés. Le président de la firme de Redmond, Brad Smith, a confirmé la décision au Sénat américain. L’IA chinoise n’est pas non plus disponible sur le store de la société. Microsoft, qui avait pourtant intégré le modèle R1 de DeepSeek sur certaines de ses plateformes, déplore les risques de transfert de données à la Chine et le contenu lié à la propagande chinoise.

En janvier 2025, le lancement retentissant de DeepSeek a immédiatement bouleversé le secteur de l’IA et les marchés financiers. Au fil des semaines et des révélations sur le modèle de cette IA, notamment son coût bas par rapport aux technologies occidentales, les réactions se sont rapidement enchaînées. 

Après la panique, des restrictions en cascades

En Europe, la CNIL française et les autorités italiennes ont ouvert des enquêtes sur DeepSeek, préoccupées par la protection des données personnelles et la confidentialité des utilisateurs. Aux États-Unis, la Federal Trade Commission a également commencé à surveiller de près l’évolution de DeepSeek, s’inquiétant de son influence sur la concurrence et la propriété intellectuelle. Cette montée en puissance a poussé des acteurs occidentaux comme OpenAI, Google et Meta à revoir leurs stratégies, notamment en proposant des offres gratuites ou à prix réduit pour contrer la politique tarifaire agressive de DeepSeek.

En Asie, l’adoption de DeepSeek a été particulièrement rapide, notamment en Corée du Sud, où l’application a connu un succès fulgurant. Cependant, cette croissance a également suscité l’inquiétude des régulateurs sud-coréens. Dès la fin janvier 2025, la Commission coréenne des communications (KCC) a demandé des explications à DeepSeek sur sa gestion des données utilisateurs. Face à des manquements reconnus par la société chinoise en matière de respect de la vie privée, la Corée du Sud a décidé, le 18 février 2025, de suspendre les nouveaux téléchargements de cette IA sur les boutiques d’applications locales, le temps d’examiner en détail ses pratiques de traitement des données personnelles.

Fin avril dernier, la Commission sud-coréenne de protection des données (PIPC) a révélé que DeepSeek avait transféré sans consentement des données sensibles d’utilisateurs à des entreprises en Chine et aux États-Unis, dont certaines liées à ByteDance, maison mère de TikTok. Séoul reprochait aussi à la startup, qui affirmait utiliser le cloud chinois “pour améliorer la sécurité et l'expérience utilisateur”, une absence de vérification d’âge. 

D’autres pays comme les États-Unis, le Canada ou l’Australie ont interdit DeepSeek à leurs employés, sur les appareils professionnels comme personnels, pour des raisons de cybersécurité et de protection des données.

Microsoft s’inquiète pour les données personnelles… 

Comment Microsoft a réagi ? La société cofondée par le sulfureux Bill Gates a d’abord proposé à ses clients professionnels l’accès au modèle DeepSeek-R1 via son service cloud Azure. Cette version du modèle est open source et peut être hébergée sur des serveurs contrôlés par les clients, notamment en dehors de Chine, ce qui limite les risques liés au transfert de données. Microsoft a aussi indiqué avoir pu accéder au modèle pour le modifier en interne afin d’éliminer certains “effets secondaires néfastes” et réduire les biais, jugés conformes à la propagande chinoise, ou comportements problématiques

Mais le géant de la tech craint désormais l’IA chinoise. Jeudi, Reuters rapportait les déclarations du président Brad Smith. Auditionné par le Sénat américain, il a annoncé une interdiction de DeepSeek chez Microsoft. Les employés ne sont pas autorisés à utiliser cette IA, qui n’est plus disponible sur Microsoft Store. 

Brad Smith évoque notamment les risques "des données renvoyées à la Chine et du type de contenu créé par l'application que l'on associe à la propagande chinoise". Un argument un tantinet ironique, si l’on se souvient des dernières condamnations de Microsoft, aussi bien en Europe qu’aux États-Unis, pour ses manquements en matière de gestion des données de ses utilisateurs.

De son côté, la Chine a toujours réagi aux restrictions, "discriminatoires" et "injustifiées". Le gouvernement chinois a laissé entendre que des mesures de rétorsion pourraient être envisagées contre les entreprises occidentales au marché chinois ou en imposant des restrictions similaires sur leurs technologies.

 

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