Mort d'André Brahic, astrophysicien amoureux de Saturne et Neptune
L'astrophysicien français André Brahic, l'un des plus grands noms de la discipline et codécouvreur des anneaux de Neptune, est décédé dimanche 15 des suites d'un cancer. Il avait 73 ans.
Il restera comme un expert à la renommée mondiale du système solaire, spécialiste notamment de Saturne et Neptune, mais aussi un homme à l'enthousiasme débordant, célèbre pour ses capacités de vulgarisateur scientifique, qui rendait tout compréhensible malgré son débit impressionnant.
Issu d'une famille modeste , André Brahic avait fait ses armes auprès d'Evry Schatzman, la référence française en astrophysique de l'époque. Il commencera par s'intéresser à Saturne et surtout à ses anneaux. La base de la planétologie puisque comme il le rappelait, ce sujet occupe les scientifiques "depuis 1609" et qu'ils devraient en avoir encore "pour quatre ou cinq siècles pour commencer à comprendre". Des anneaux de Saturne, il disait qu'ils étaient comme "un parfum de femme: la masse est très faible mais la quantité d'informations est très importante".
Se tournant ensuite vers Neptune, il sera à l'origine du programme qui lui permettra, en 1984 et avec l'Américain William Hubbard, de découvrir la présence d'anneaux. L'un d'eux est composé de quatre arcs (des zones plus brillantes qui firent d'abord penser que ces anneaux étaient incomplets). Amoureux de la France, André Brahic baptisera les trois premier recensés: Liberté, Egalité et Fraternité. Un Astéroïde découvert en 1990 dans la ceinture de Kuiper porte également le nom de l'astrophysicien.
Il sera sollicité pour participer aux programmes d'exploration du système solaire Voyager et Cassini. Cette dernière sonde, lancée en 1997, est en orbite autour de Saturne depuis 2004 et devrait y rester jusqu'en 2019. Dès 2010, à 68 ans, André Brahic disait donc vouloir participer jusqu'à la fin, et même au-delà, à cette étude :"je suis en train de lutter contre la retraite, je suis pour la suppression de la retraite, mais j'ai voulu faire une manif', j'étais seul dans la rue", plaisantait-t-il. Seule la maladie aura pu l'empêcher de continuer.
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