La reconnaissance faciale étendue à tous les voyageurs aux États-Unis ?

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France-Soir
Publié le 18 décembre 2019 - 11:42
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Reconnaissance faciale : Une  tendance dans les aéroports aux Etats Unis et en Europe
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Nicole Geri / Unsplash
Aux Etats Unis les ressortissants étrangers sont déjà soumis à un contrôle biométrique facial
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Une nouvelle étape sécuritaire va bientôt être franchie aux États-Unis. Les autorités américaines réfléchissent maintenant à généraliser un système de sécurité qui exigerait de photographier et d’identifier par reconnaissance faciale toutes les personnes qui entrent et sortent du pays.

Depuis l’attentat du 11 septembre 2001, l’administration américaine mise sur des mesures de sécurité toujours plus drastiques. Si vous avez voyagé récemment aux Etats Unis vous vous êtes sûrement rendu compte que des mesures de sécurité strictes continuent à être appliqués aux touristes. Un nouveau pas va être franchi avec la reconnaissance faciale pour tout le monde.

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Un système opérationnel dès juillet 2020

En réalité, même si les américains sont divisés sur la question de la reconnaissance faciale, les ressortissants étrangers sont déjà soumis à un contrôle biométrique facial.

Depuis quelques années, les douanes et la police aux frontières des Etats-Unis collectent les données biométriques des visages des ressortissants étrangers dans 15 aéroports. Ce type de contrôle biométrique facial, mis en place par le DHS (Département de la Sécurité intérieure des États-Unis) a pour objectif d'empêcher que des étrangers restent aux Etats-Unis après l’expiration de leur visa ou autorisation de séjour. Concrètement, les voyageurs sont photographiés avant leur embarquement, et ces photos sont comparées à celles prises lors de l’arrivée sur le territoire américain ou pour les demandes de visa.

Si le projet est validé, la mesure pourrait entrer en vigueur dès le mois de juillet 2020, ce qui obligerait les 20 principaux aéroports du pays à s’équiper de scanners adaptés d’ici 2021.

 

Des failles de sécurité qui menacent les données personnelles

Mais la reconnaissance faciale est loin de faire l’unanimité aux États-Unis. Des villes comme San Francisco ou Portland ont déjà décidé de bannir tout système de reconnaissance faciale de leurs rues, avec comme principale préoccupation la garantie de la confidentialité des données. Jusqu’à présent, les citoyens américains avaient le droit de refuser d’être photographiés.

Les systèmes mis en place présentent des failles de sécurité qui inquiètent les opposants. Des mesures de sécurité doivent être mises en place pour éviter des cyberattaques, comme celle qui s’est produite en juin dernier. Des photos de visages et de plaques d'immatriculation des logiciels fédéraux de reconnaissance faciale avaient alors été piratées. La fuite de données concernait près de 100.000 voyageurs entrant et sortant des Etats-Unis. Les douanes américaines ont attribué la faille à une mauvaise manipulation de l'un de leurs sous-traitants et le sort de ces photographies reste toujours incertain.

Homeland Security, la société en charge de développer la technologie de reconnaissance faciale dans les aéroports, précise que les photos utilisées pour identifier les voyageurs seront effacées dans les 12 heures pour éviter ce type de danger.


Une technologie très tendance dans les aéroports aux Etats-Unis et en Europe


Au niveau mondial, la technologie de reconnaissance faciale est testée dans de nombreux aéroports pour fluidifier le parcours du voyageur. A l'aéroport d'Istanbul, en laissant scanner son visage, le voyageur pourra bientôt passer plus rapidement les contrôles, de l'enregistrement à l'embarquement.

A l’aéroport Paris-Orly aussi, les premiers tests seront menés début 2020 en partenariat avec Air France,.
La compagnie espagnole Iberia testera également la reconnaissance faciale à l'aéroport Adolfo Suarez de Madrid-Barajas pour donner la possibilité à ses utilisateurs de s'identifier plus rapidement aux contrôles de sécurité. Cette expérimentation pourra être testée pour les voyageurs partant seulement de l'aéroport d'Asturias et de Bruxelles.

Aux Etats-Unis, comme en Europe, le consentement du voyageur est indispensable. Le gouvernement américain a indiqué à plusieurs reprises que les citoyens américains seraient exemptés du contrôle biométrique obligatoire. Seuls ceux qui le souhaitent seront soumis à cette technologie.

En France, la Commission nationale informatique et liberté (CNIL) a autorisé les tests de la technologie, à condition que le passager ait donné au préalable son consentement, que les données biométriques soient supprimées immédiatement après le décollage de l'avion et qu'elles ne puissent pas être utilisées à des fins commerciales.

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