Morts sur les routes : baisse en novembre, vers une inversion de la tendance en 2016
La France va-t-elle éviter une troisième année consécutive d'augmentation de la mortalité routière? Si la baisse du nombre de morts sur les routes en novembre peut le laisser augurer, les associations estiment que les chiffres restent "globalement mauvais".
Au total, 39 vies ont été épargnées en novembre 2016 par rapport à l'an dernier à la même époque, avec 257 personnes tuées sur les routes de France métropolitaine. Une baisse de 13,2 % annoncée par l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) qui pourrait mettre fin à un cycle d'augmentation depuis deux ans.
Sur les onze premiers mois de l'année, le nombre de personnes tuées est en baisse de 0,5% par rapport à celui enregistré sur la période équivalente en 2015. En revanche, la mortalité des piétons (+16%) et des cyclistes (+8%) est en nette hausse sur la même période.
Après douze années de baisse, la France avait vu en 2014 le nombre de morts sur les routes repartir à la hausse (3.384 morts, +3,5% par rapport à 2013), de même qu'en 2015 (3.464 tués, +2,4% par rapport à 2014). Le pays n'avait pas enregistré deux années consécutives de hausse de la mortalité routière depuis 35 ans et il faut remonter à 1972 pour trouver trois années consécutives de hausse.
Le ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux, a souligné "la détermination du gouvernement en matière de sécurité routière et la totale mobilisation de ses services pour pérenniser ces résultats". Il a ajouté, à l'approche des vacances scolaires et des fêtes de fin d'année, que "la vigilance et le respect absolu de l'ensemble des règles de prudence au volant s'imposent pour garantir la sécurité de tous".
"Il ne faut pas se laisser duper par des résultats ponctuels", a cependant averti la présidente de la Ligue contre la violence routière Chantal Perrichon, interrogée par l'AFP. "Les chiffres sont globalement mauvais", a-t-elle affirmé.
"Pour les onze premiers mois de l'année, on est à + 170 tués par rapport à 2013 - qui était une bonne année", souligne-t-elle. Quant à l'objectif de l'ex-Premier ministre Manuel Valls de passer en-dessous de la barre des 2.000 tués en 2020, "il ne sera jamais atteint", assure Mme Perrichon.
Mais Pierre Chasseray, directeur général de l'association 40 millions d'automobilistes, qui avait assuré qu'il remettrait sa démission "s'il y avait un seul tué de plus sur les routes" en 2016 qu'en 2015, ne se dit absolument pas surpris par ces chiffres.
"On reprend le cours normal des choses", selon lui. "Mais normal, ça ne veut pas dire acceptable", tempère-t-il, estimant qu'"on est loin loin derrière nos voisins européens". "La France est complètement à côté de la plaque. Chez nous, c'est +les radars, les radars, les radars+, alors que chez nos voisins, on s'attaque à la vitesse, aux stupéfiants, à l'alcoolémie".
Pour tenter d'enrayer la hausse de la mortalité routière, le gouvernement a lancé deux plans successifs l'an dernier, l'un en janvier (26 mesures), l'autre en octobre (22 mesures principales et 33 complémentaires).
Parmi ces mesures: l'interdiction du kit mains libres au volant, l'abaissement du taux d'alcoolémie pour les conducteurs novices et l'augmentation du nombre de radars (500 supplémentaires en trois ans et 10.000 radars "leurres").
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