Référendum sur l'Aéroport de Nice : 97% des Niçois contre la privatisation
La question de la privatisation de l'aéroport de Nice n'en finit pas d'alimenter les débats. Jeudi 19, quelque 216.000 électeurs niçois étaient appelés à se prononcer pour ou contre la privatisation de l'aéroport de Nice Côte d'Azur, le 2e de France.
La question était: "Etes-vous favorable à la privatisation de l'aéroport Nice Côte d'Azur?", et 45 bureaux de vote avaient été ouverts de 8h à 21h. La réponse fut sans appel: 97,47% des suffrages prononcés s'opposaient au projet, selon les résultats publiés par la mairie de Nice. Un score important mais qui doit être nuancé par le faible taux de participation: en effet, seules 36.293 personnes s'étaient déplacées jusqu'aux urnes.
Un résultat en forme de plébiscite pour le maire de Nice, Christian Estrosi, qui se satisfaisait d'un tel résultat: "le ministre de l'Économie ne peut pas ne pas tenir compte de ce qu'ont dit les Niçois".
Un résultat nuancé pour l'opposition PS niçoise. "Si moins de 17% des Niçois ont voté, cela signifie que 83% d'entre eux sont indifférents à l'avenir de l'aéroport ou n'ont trouvé aucun sens à cette consultation", explique Patrick Allemand, conseiller municipal PS.
Hasard du calendrier, cette consultation de la population niçoise se déroulait le même jour que le passage en première lecture et l'adoption de la loi Macron à l'Assemblée nationale avec le recours de l'article 49-3. Cette même loi Macron qui permet le transfert au secteur privé de la majorité du capital de la société gérant l'aéroport de Nice.
Interrogé sur cette consultation ce vendredi matin, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll assure "qu'il ne s'agit pas d'une privatisation". Pour la ministre de l'Agriculture, l'entrée de capitaux étrangers, à Nice, Lyon ou Toulouse, "ne change pas, au bout, la maîtrise de l'outil public qu'est celui d'un aéroport. C'est permettre à des investisseurs de financer et d'investir pour développer" les hubs (plates-formes de correspondance) aériens. Début décembre, l'Etat avait cédé à des investisseurs chinois et canadiens la majeure partie de ses parts dans l'aéroport de Toulouse-Blagnac, le 6e de France.
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