Sécurité routière : nouvelle hausse du nombre de morts en 2015

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 27 janvier 2016 - 08:24
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Un accident de la route.
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©Alain Robert/Apercu/Sipa
La mortalité routière en France a augmenté de 2,4% en 2015 avec 3.464 tués.
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Malgré les nombreuses mesures mises en place au cours de l'année et la baisse du nombre d'accidents, le nombre de tués sur les routes a augmenté en 2015 pour la deuxième année consécutive. Une première depuis 35 ans.

Radars embarqués, limitation de vitesse à 80 km/h, zéro alcool pour les conducteurs novices... Plus de 80 mesures annoncées en un an et rien n'y fait: les chiffres de la mortalité routière en 2015, dévoilés mardi soir par le ministre de l'Intérieur, ont poursuivi leur hausse.

"Le nombre d'accidents corporels a baissé de 3,6% mais la mortalité est en hausse de 2,4% avec 3.464 personnes tuées", a annoncé Bernard Cazeneuve, dans une interview paru ce mercredi dans Le Parisien/Aujourd'hui en France.

L'époque où la tendance évoluait à la baisse semble lointaine. Pour la première fois en 35 ans, la mortalité sur les routes françaises augmente deux années de suite. En 2014, après douze années de baisse, la Sécurité routière avait déjà enregistré une hausse de +3,5%, soit 3.384 morts, par rapport à 2013.

En 2015, "le nombre d'accidents diminue, le nombre d'accidents graves diminue, le nombre de personnes hospitalisées diminue mais le nombre d'accidents mortels augmente", avait déjà observé Bernard Cazeneuve, interrogé dimanche sur France 5.

Rien de surprenant pour les spécialistes qui ont noté une augmentation des bilans mensuels publiés par la Sécurité routière: sur les onze premiers mois, la hausse était de 2,1% par rapport à la même période en 2014, soit un total 3.164 tués et 66 victimes de plus.

"L'Etat prend des précautions, il multiplie les contrôles mais rien ne peut se substituer à la responsabilité individuelle", avait martelé Bernard Cazeneuve. Et en la matière, les mesures prises ont été prolifiques en 2015 avec, entre autres, l'abaissement de 0,5 g/l à 0,2 g/l du taux légal d'alcoolémie pour les conducteurs novices, la possibilité pour les maires d'abaisser la vitesse sur tout ou partie de leur agglomération à 30 km/h, la modernisation du parc de 4.200 radars, ou encore l'interdiction du port de l'oreillette au volant.

L'Etat avait également lancé l'expérimentation sur trois tronçons de l'abaissement de 90 à 80 km/h de la vitesse autorisée et les tests salivaires dans 11 départements pour dépister et lutter contre l'usage de stupéfiants. Des mesures coercitives qui ont pour but d'atteindre moins de 2.000 morts sur les routes d'ici 2020, l'objectif affiché par le gouvernement.

"La hausse est mécanique", tempère auprès de l'AFP Pierre Chasseray, directeur général de l'association 40 millions d'automobilistes. "En 2012 et 2013 on a connu des baisses extrêmement fortes, forcément il pouvait y avoir une reprise à la hausse", explique à l'AFP ce défenseur des conducteurs. "Les mesures ne servent à rien, il y a eu une amélioration des comportements sur les routes", estime-t-il, notant la baisse du nombre d'accidents.

Un constat qu'est loin de partager la présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon: "En 2015, on a eu un record avec 81 mesures pour au final, constater une hausse de la mortalité, c'est irresponsable".

"C'est la première cause de mortalité chez les jeunes, et dans le monde du travail", peste cette militante qui demande notamment au gouvernement de "généraliser sur les routes secondaires la limitation de vitesse à 80 km/h (contre 90 km/h) pour épargner 400 vies par an".

Jeudi, la Sécurité routière dévoilera devant la presse sa nouvelle campagne de sensibilisation sur "l'impact des accidents de la route dans la population française". "Ce sont 2 millions de personnes dans notre pays qui souffrent de la mortalité routière depuis des décennies", estime Chantal Perrichon. "Si on prenait les mesures nécessaires, on n'aurait pas besoin de faire ce genre de campagne".

 

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