En Gironde, une entreprise fait le pari des cargos volants pour le transport de matériaux

Présentés lors de l’exposition universelle de Dubaï, la start-up française Flying Whales souhaite révolutionner le transport de matériaux grâce à ses dirigeables de 200 mètres de long.

60 tonnes transportées dans les airs

Aujourd’hui, pour transporter du bois, des matériaux de construction, ou par exemple des pales d’éoliennes, la seule solution est de les acheminer par la route, au moyen d’énormes engins mécaniques. Mais que faire lorsque les lieux de livraison sont difficilement accessibles ?

Une start-up girondine a trouvé la solution : les embarquer dans les airs grâce à des cargos volants. Implantée sur le site de Laruscade, au nord de Bordeaux, Flying Whales compte bien faire sensation lors de l’exposition universelle de Dubaï qui s’ouvrira le 1^er octobre. Elle y présentera sous le pavillon France son projet de plus grand dirigeable cargo du monde. De 200 mètres de long et 50 mètres de diamètre, il sera capable de transporter jusqu’à soixante tonnes sur 1 000 kilomètres et plus.

Premier objectif de LCA60T : débarder du bois avec l’Office nationale des forêts (ONF), puis participer à la construction d’éoliennes en transportant les pâles ou encore la pose et dépose de pylônes haute tension, explique à 20 Minutes Michèle Renaud, directrice marketing de Flying Whales. « Nous allons proposer un dirigeable capable de charger et décharger en vol stationnaire, ce qui nous permettra de nous affranchir des contraintes d’infrastructures. Cela devrait nous permettre d’envisager d’autres applications, pour opérer en cas de catastrophe naturelle, ou lors de marées noires pour pulvériser des dispersants. »

Premier vol attendu pour 2024

Il faudra cependant patienter pour voir décoller l’immense dirigeable. Ce dernier sortira d’une usine flambant neuve, dont la construction doit démarrer « d’ici à la fin de l’année, ou tout début 2022 ».

Quant au premier cargo, son vol inaugural est prévu pour 2024, à la suite duquel « nous aurons une phase d’essai de dix-huit mois » poursuit Michèle Renaud. « Il y a un gros travail de certification pour ce nouvel engin volant, ce qui nous amène à 2026 pour les premières opérations. »

Un cargo écolo

Flying Whales compte désormais sur l’exposition universelle pour séduire de potentiels acheteurs. Elle a de son côté de précieux atouts, à commencer par sa faible empreinte carbone. Le cargo volant fonctionne en effet à l’hélium, « qui permet de s’extraire de la pesanteur sans énergie fossile ».

La start-up vise un marché de 700 à 800 appareils. « Pour le moment, notre objectif est calé sur 152 appareils d’ici à 2032, fabriqués dans trois usines, celle de Laruscade, puis une autre au Québec et une en Chine », détaille Michèle Renaud.