Air France cherche un gain de productivité via l'accord d'entreprise avec les hôtesses et stewards
Le texte fixant l'organisation du travail, les règles de rémunération et le déroulé de carrière des personnels navigants commerciaux (PNC) arrive à échéance fin février. Le précédent cycle de discussions s'était soldé l'été dernier par une grève d'une semaine lancée par l'Unsa et le SNPNC. Les négociations ont repris mi-décembre à partir d'un texte de la direction fixant pour objectif un gain de productivité de 1,5% par an, soit 7,5% sur l'ensemble de la durée de l'accord, a-t-on appris auprès du SNPNC et de l'Unac.
Selon ces sources, la direction assure vouloir uniquement "compenser" la hausse annuelle de 1,5% du "GVT" (glissement vieillesse technicité), le système qui permet chez Air France d'ajuster la rémunération à l'ancienneté et au grade. "Mais les efforts demandés sont plutôt de l'ordre de 25 à 30%", assure Christophe Pillet (SNPNC-FO), interrogé par l'AFP.
Flore Arrighi, pour l'Unac, assure n'avoir "pas les moyens de chiffrer" les efforts demandés, mais évoque le "ressenti inacceptable" de son syndicat à la lecture des premières propositions "indécentes et provocatrices".
Sollicité, le groupe Air France n'a pas souhaité faire de commentaire. Le mécontentement des trois syndicats représentatifs porte notamment sur l'augmentation des cadences demandée (réduction des temps d'escale et/ou hausse du temps de vol maximal) et la modification d'une règle liée à la prise de congés.
La direction "jouent sur tous les paramètres, sans compensation et sans prendre en compte la pénibilité liée à l'enchaînement des rotations", dénonce M. Pillet. "Nous avons toujours affirmé à la Direction que nous ne voulions pas faire d'efforts supplémentaires et que les PNC en général souhaitent même des améliorations de notre accord actuel", écrivent dans un tract l'Unsa et le SNPNC en dénonçant une "déclaration de guerre".
Sous le plan de restructuration "Transform", mis en oeuvre dans la compagnie entre 2012 et 2015, le personnel de cabine a réalisé un effort de productivité de 20%. Les négociations reprendront le 5 janvier avant de s'intensifier, au rythme de deux jours par semaine. Les règles de rémunération et de carrière n'ont pour l'heure pas été abordées.
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