Alstom /Siemens : une décision aux multiples implications politiques


L'annonce d'un rapprochement entre les deux géants français et allemands Alstom et Siemens est attendue ce mardi 26. Une manœuvre qui aurait de multiples et importants impacts économiques, sociaux mais aussi politiques.
En effet, ce rapprochement entre deux grandes entreprise française et allemande intervient dans une contexte politique particulier entre les deux partenaire historiques de l'Union européenne. Emmanuel Macron doit en effet exposer ce même jour son projet de refondation de l'Europe. Un projet dont une des premières difficultés sera d'établir de nouvelles relations avec l'Allemagne alors que la ligne politique du pays n'est pas encore clairement établie, deux jours après ses élections législatives.
Cette fusion pourrait également être présentée comme la mise en place d'un géant européen pour faire face aux concurrents extérieurs, en l'espèce le chinois CRRC, qui pèse deux fois plus lourd qu'Alstom et Siemens réunis.
Toutefois, l'opération ne manquera pas d'être aussi l'enjeu d'une joute politique. En effet, Si Alstom passait sous pavillon allemand, la France perdrait là l'un de ses grands fleurons nationaux. Lundi 25, Nicolas Dupont-Aignan dénonçait déjà le "pillage" de l'industrie française.
Les critiques avaient déjà plu lorsque l'entreprise avait cédé ses activités énergétiques à l'Américain General Electrics. Emmanuel Macron était alors conseiller de François Hollande et avait été accusé par l'opposition d'être au courant voire d'avoir facilité l'opération.
Par ailleurs, la fusion pourrait entraîner le retrait de l'Etat, actionnaire majoritaire avec les 20% d'actions prêtées par Bouygues. Le gouvernement perdrait donc son contrôle sur l'entreprise, mais ne serait certainement pas jugé irresponsable par l'opinion publique en cas de licenciements.
Les syndicats s'inquiètent en effet des "doublons" entre les deux entreprises, notamment à l'usine de Belfort qui a déjà failli être fermée au profit du site alsacien en 2016, une semaine après le départ d'Emmanuel Macron de son poste de ministre de l'Economie. Il avait assuré ne pas être au courant de ce projet qu'il avait condamné.
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