Badminton : des rémunérations trop faibles pour les Français

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Propos recueillis par Adrien Renouf
Publié le 28 octobre 2016 - 17:33
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Jordan Corvée joueur de l'équipe de France de badminton en plein match.
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Jordan Corvée, frère du champion de France de badminton Lucas Corvée, espère que sa discipline sera plus médiatisée à l'avenir.
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La Fédération française de badminton (FFBAD) organise de mardi à dimanche les internationaux de France à Paris. L'occasion pour "FranceSoir" de poser quelques questions concernant l'aspect financier de ce sport à des professionnels comme Jordan Corvée, joueur de l'équipe de France, ou Richard Remaud, le président de la fédération.

Organisé du mardi 25 au dimanche 30 octobre à Paris au stade Pierre de Coubertin, les internationaux de France de badminton sont un moyen efficace pour mettre en avant les sportifs français pratiquant ce sport. FranceSoir en a profité pour interroger des représentants de l'équipe de France et membres de la fédération, sur les problèmes de financement dans ce sport populaire mais peu rémunérateur et leurs difficultés à vivre pleinement de leur pratique.

Jordan Corvée, frère de l'actuel champion de France Lucas Corvée s'est confié sur l'aspect financier de son sport et sa médiatisation trop faible:

"Le badminton est le sport national en Chine ou en Malaisie par exemple, comme le football en France. On n'a pas les mêmes moyens, les médias n'ont pas les mêmes intérêts pour le badminton que sur le continent asiatique. J'ai eu la chance d'aller deux fois en Asie, on peut voir des publicités pour le badminton un peu partout, les joueurs sont connus par tout le monde et on n'a pas la même vie ici.

"En termes d'argent je sais qu'ils arrivent à vivre de leur sport contrairement à nous. Ils peuvent se permettre d'arrêter les études assez tôt pour se concentrer sur le badminton. C'est aussi une question de culture voilà pourquoi nous avons des disparités financières et sportives avec les Asiatiques. En France on n'est pas obligé d'avoir un double projet sport et études mais nous allons au moins jusqu'au baccalauréat. En effet, nous ne pouvons pas tous en vivre mais de plus en plus de personnes y arrivent, même en France. Mis à part Brice Leverdez, mon frère (Lucas Corvée, champion de France, NDLR) arrive à subvenir à ses besoins. Mais tout dépend des clubs et des sponsors, ils sont très difficiles à trouver puisque la discipline n'est pas médiatisée et n'attire pas d'entreprises".

Richard Remaud, président de la Fédération Française de Badminton a également évoqué plusieurs aspects de la vie des joueurs de l’équipe de France au niveau de leur financement. Notamment à propos du manque de médiatisation qui pour lui est un problème général et influe indirectement sur plusieurs domaines:

"Un président de fédération a toujours envie que son sport soit toujours plus présent dans les médias notamment à la télévision. Mais nous voyons cette année lors des internationaux que nous avons un public fidèle et j'espère que les médias et les entreprises vont se rendre compte de cet engouement et vont avoir envie de le partager. Malheureusement il y a très peu de disciplines qui permettent à leurs meilleurs joueurs de vivre de leur sport. Dans le badminton le problème est qu'il n'y a pas assez d'argent en général mais en France nous n'avons pas assez de résultats pour permettre aux joueurs de vivre du badminton. Les meilleurs joueurs mondiaux arrivent à en vivre parce qu'ils sont en finale ou demi-finale de chaque tournoi. Mis à part les résultats ce sont les événements internationaux qui mettent en valeur nos joueurs et notre discipline. Cela permet également de déclencher l’intérêt des partenaires privés ou médiatique en faveur du badminton. Même si les règles de ce sport ont été codifiées en 1873 la Fédération française est né en 1978 ce qui fait qu'aujourd'hui on a une histoire très récente dans le paysage sportif français".

Malgré un engouement populaire fort pour le badminton, les entreprises semblent encore frileuses et hésitent à soutenir des adeptes de ce sport. Mais à en croire les joueurs et les membres de la fédération, ceci n'est qu'une question de temps et de performance.

 

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