Club Med : voyage au bout du rêve (VIDEO)

Auteur(s)
Pierre Plottu
Publié le 04 août 2015 - 16:45
Mis à jour le 05 août 2015 - 18:06
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Une publicité du Club Med.
Crédits
©DR
Une publicité du Club Med datant de 1960.
©DR
Ah, le Club Med… ses villages au bout du monde, ses Gentils Organisateurs, le petit slip rouge de Thierry Lhermitte dans "Les Bronzés"… Tout le monde connaît le club de vacances et ses colliers de boules colorées permettant de payer les consommations. Mais peu connaissent l’histoire de ce monument des vacances français, de sa création aux évolutions récentes qui l’ont bouleversé.

C’est Gérard Blitz, fils de diamantaire belge, qui a imaginé le concept en 1950, lors de vacances en Corse, où il découvre le principe du village de toile. Séduit, le fondateur du Club Méditerranée dépose immédiatement son idée et commande 200 tentes à l’entreprise familiale Trigano. Gilbert Trigano, propriétaire de la marque du même nom, est lui aussi enthousiasmé par le projet de Gérard Blitz, et devient son associé (avant de diriger le Club Med de 1963 à 1993).

Au départ simple association à but non-lucratif, le Club Med se fixe pour ambition de "développer le goût de la vie en plein air et de la pratique des sports" des vacanciers, selon les mots de son fondateur. Le principe proposé est simple, mais révolutionnaire pour l’époque: des voyages tout compris dans des décors de rêve.

Bienvenue à Galaswinda…

Site précurseur, la plage d’Alcudia en est le parfait exemple. Pour son premier été, ce village des Baléares accueille 2.300 vacanciers. Mais doit surtout en refuser 10.000 autres, par manque de place.

Dans la foulée, en 1955, les bungalows en toile de Gérard Blitz arrivent à Thaïti. Cocotiers, plages de sable blanc, lagons féériques… le paradis sur terre à portée des Européens. Seule condition indispensable, et non des moindres, les vacanciers doivent disposer de quatre mois: deux pour le séjour proprement dit et deux autres pour le voyage en bateau!

Au fur et à mesure des années, Agadir, Israël, les Antilles, notamment, viennent étoffer le catalogue du Club. Les vacanciers sont conquis par la vie en communauté et les animations continues, ponctuées d’activités de groupe propices aux rencontres, de "Bip, Bip!" et autres "Bienvenue à Galaswinda…". Car c’est la formule magique qui séduit dans ces années 60 de croissance, d’insouciance et d’amour libre…

Le succès du Club Med réside pour beaucoup dans la personnalité du fameux GO (Gentil Organisateur) immortalisé par Popeye, ce Casanova de pacotille incarné par Thierry Lhermitte dans le film de Patrice Leconte Les Bronzés (1978). Conscient de l’importance de ce rôle, Gérard Blitz sélectionne et recrute lui-même les premiers GO.

Il se murmure même à l'époque que si certains villages ont plus de succès que d’autres, c’est grâce à la personnalité de leur Chef de village et de ses équipes. La liste des anciens GO devenus célèbres est révélatrice: Kad Merad, Patrick Bruel, Jean-Luc Reichmann, Elie Kakou, Anne Roumanoff, Pierre Ménès notamment…

Une page se tourne

Jusque dans les années 1990, le Club Med poursuit son expansion à l’international, à la recherche de destinations toujours plus exclusives: Côte d’Ivoire, Bora Bora, Japon… Puis arrive une première révolution avec le lancement du Club Med-1, un cinq-mâts de 187m de long, bijou flottant très luxueux, pouvant accueillir jusqu’à 450 passagers. Aujourd’hui encore il s’agit du paquebot à voile le plus grand jamais construit, à égalité avec son frère cadet le Club Med-2, qui l'a remplacé (le premier n'appartient plus au Club Med et a éré débaptisé). D’où leur surnom de "villages flottants".

Deuxième changement de cap majeur en 2004 avec la réorientation du groupe. Désormais, l’accent est mis sur le haut de gamme et le luxe. Tandis que continue l’implantation dans de nouvelles destinations, les villages existants sont rénovés pour être "en dur". En filigrane, l’objectif est limpide comme un lagon polynésien: attirer une clientèle plus solide, moins exposée aux effets de la crise, pour gagner en rentabilité.

A l’assaut des Brics

Aujourd’hui, l’actionnaire principal du Club Med –dirigé par Henri Giscard d’Estaing, le fils de VGE– et de ses 66 villages vacances est le chinois Fosun, premier conglomérat privé de Chine, où le Club Med prévoit d’ouvrir plusieurs villages vacances. En 2013, le français Axa Private Equity s’est allié avec Fosun pour lancer une OPA amicale sur le Club Med. Une opération qui devrait permettre au célèbre club d’accélérer sa mondialisation et sa conquête de nouveaux marchés notamment dans les Brics (acronyme désignant Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), ces pays émergents foisonnants d’une clientèle aisée et assoiffée de voyages.

Fort d’un succès toujours grandissant, le Club Med continue d’ouvrir ses villages vacances un peu partout dans le monde tandis que la rénovation de beaucoup d’autres se poursuit, notamment ceux de Cancún Yucatán au Mexique, de Da Balaia au Portugal ou de Columbus Isle aux Bahamas.

(Voir ci-dessous le spot publicitaire de 2014 du Club Med, le premier au cinéma et à la télévision depuis 10 ans):

 

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