Huit salariés français sur dix n'ont aucune envie de devenir cadre
C'est une tendance qui en dit long sur la vision de l'entreprise par les salariés que révèle Franceinfo. D'après un sondage de l'institut BVA pour Audencia Business School, pas moins de 79% des salariés qui ne sont pas cadres ne souhaitent absolument pas le devenir. Le chiffre est non seulement élevé, mais surtout en pleine explosion ces dernières années. En 2009, une étude similaire avait été réalisée et le chiffre n'était "que" de la moitié. La perception symbolique des fonctions d'encadrement n'a donc fait que décliner, un peu plus encore, depuis huit ans.
Parmi ceux, majoritaires, qui ne sont pas intéressés par de telles fonctions, la dureté des horaires, la difficulté à jouir de ses congés et l'impossibilité de cloisonner totalement sa vie personnelle et sa vie professionnelle sont les principaux facteurs de prudence face à une "promotion" qui ne serait pas perçue comme positive. Les salariés mettent aussi en avance leurs propres insuffisances dans les capacités relationnelles et de management, laissant entendre que bon nombre de travailleurs français pensent que les compétences d'encadrement sont "naturelles".
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Mais ce n'est pas tout. Les postes de cadres ne sont plus perçus comme comme vraiment "enrichissants" au sens purement pécuniaire. L'obtention du statut de cadre, s'il apporte ses contraintes, ne garantit plus nécessairement une forte hausse de salaire (si tant est qu'il y ait d'ailleurs une hausse…) De plus la réduction progressive du nombre de strates hiérarchiques dans les entreprises, si elle a du bon côté opérationnel, réduit aussi les possibilités d'évolution de carrière. Moins il y a de chefs, moins il y a de promotions possibles dans une entreprise. Le statut de cadre apparaît alors comme un piège: s'il apporte son lot d'investissements obligés, le retour sur investissement, lui, paraît bien moins attractif.
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