Impôt - Baisse du pouvoir d'achat et hausse de la fiscalité : le programme pour débuter 2018

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Jean-Yves Archer, édité par la rédaction
Publié le 21 décembre 2017 - 15:44
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Des pièces sur un avis d'imposition.
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©Joel Saget/AFP
Le pouvoir d'achat des Français baissera dans un premier temps en 2018.
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L'Insee a publié une note de conjoncture faisant le bilan des hausses fiscales et des baisses de cotisations. Résultat: le début de l'année 2018 se caractérisera dans un premier temps par une baisse sensible du pouvoir d'achat des Français. Une version que conteste avec véhémence le gouvernement. Jean-Yves Archer, spécialiste des finances publiques et dirigeant du cabinet Archer, détaille pour "France-Soir" en quoi l'année à venir va effectivement débuter par une hausse des prélèvements.

Dans sa note de conjoncture parue cette semaine, l'Insee a cherché à évaluer précisément l'évolution du pouvoir d'achat en 2018. Ses résultats sont incontestables: le jeu cumulé de hausses et de baisses d'impôts vont éroder le pouvoir d'achat de près de 4,5 milliards d'impôts. Autrement dit, la pression fiscale va continuer d'augmenter en France à hauteur de près de 5 milliards soit une altération de –0,3 point du pouvoir d'achat. Tout ceci semble en contradiction avec les déclarations de Bruno Le Maire qui a omis de préciser que Bercy va taxer tout de suite et alléger les cotisations sociales en fin d'année.

Pour être précis, la hausse de la CSG de 1,7 point (soit près de 25%), celle du tabac et de l'énergie s'appliqueront dès le 1er janvier alors que la suppression tant attendue des cotisations salariales (assurance-chômage et maladie) ne s'effectuera complètement qu'à compter du 1er octobre. C'est ce décalage calendaire entre les hausses d'impôts et la bascule plus tardive des cotisations salariales qui est à l'origine de la future détérioration du pouvoir d'achat. Même remarque pour la première séquence de réduction de la taxe d'habitation qui n'interviendra qu'au deuxième semestre.

Face à la déception collective qu'a provoqué cette annonce de l'Insee, le gouvernement a fourni deux types de réponses. L'une est exacte et convenable: oui, l'impact des baisses de cotisations se fera effectivement sentir à plein lors de l'année 2019. En revanche, fait rarissime, le gouvernement –par le truchement de son porte-parole Benjamin Griveaux– s'en est pris à l'Insee en "contestant formellement" ses méthodes de calcul.

Lire aussi: Baisses de cotisations, hausse de la CSG: qui en profitera?

Pour le gouvernement, "le raisonnement est fait à consommation équivalente, or la fiscalité indirecte notamment sur le tabac et le diesel a pour vocation de changer les comportements". Autrement dit, il y aura une hausse fiscale plus douce car les Français vont moins prendre leur voiture et moins fumer. Il y a une part de vrai mais on joue ici sur les mots car bien souvents des déplacements sont impératifs, à commencer par les trajets domicile–bureau. Là où le pouvoir exécutif marque un point, c'est lorsqu'il reproche à l'Insee de ne pas avoir intégré dans ses calculs l'augmentation du minimum vieillesse en avril 2018.

Par-delà les discussions d'experts, il y aura bien une amputation du pouvoir d'achat sur les trois premiers trimestres de l'année nouvelle.

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