Les 12 sous-marins français vendus à l'Australie pour 34 milliards d'euros

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 20 décembre 2016 - 11:06
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Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
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Jean-Yves Le Drian &a qualifié la vente de 12 sous-marins à l'Australie d'accord "historique".
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La France a signé ce mardi le contrat de vente de 12 sous-marins de dernière génération à l'Australie. Un "mégacontrat" historique d'un montant estimé à 34 milliards de d'euros. Un accord qui devrait également permettre de soutenir l'emploi en France comme en Australie.

La France et l'Australie ont signé ce mardi 20 l'accord qualifié d'"historique" scellant un "mégacontrat" estimé au total à 34 milliards d'euros pour la livraison de 12 sous-marins d'attaque à la marine australienne.

L'accord a été paraphé lors d'une cérémonie à Adélaïde, la ville portuaire du sud où seront construits ces sous-marins de dernière génération, en présence du Premier ministre australien Malcolm Turnbull et du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian.

"Cet accord historique consacre l'importance et la profondeur des relations de Défense entre la France et l'Australie et constitue une avancée majeure pour le programme des futurs sous-marins", a déclaré la ministre australienne de la Défense, Marise Payne.

Le constructeur naval DCNS, détenu à 62% par l'Etat français, avait été choisi en avril pour la partie design, fabrication, maintenance et formation des personnels. Les 12 sous-marins Shortfin Barracuda commandés seront dérivés de la nouvelle génération de sous-marins nucléaires d'attaque Barracuda (99 mètres de long, 4.650 tonnes en surface), dont le premier exemplaire sera livré en 2019 à la Marine française.

A la différence de leur "cousin" français, les Shortfin Barracuda australiens - dont le premier doit être mis à l'eau en 2030 - seront toutefois dotés d'une propulsion conventionnelle et équipés de systèmes de combat américains, fournis par Lockheed Martin.

Ces systèmes représentent environ 30% du total (soit environ 10 milliards d'euros), précise-t-on dans l'entourage de M. Le Drian. La part du contrat revenant directement à DCNS, qui n'a pas été communiquée officiellement, est de l'ordre de 10 milliards d'euros, selon le syndicat français CGT. Ces bâtiments sont destinés à remplacer les sous-marins australiens conventionnels (à propulsion diesel ou électrique) de la classe Collins, qui sont censés ne plus être utilisés à partir de 2026.

"Je suis heureux de signer cet accord et remercie l'Australie pour avoir organisé cet événement historique", a déclaré M. Le Drian. "Cet accord constitue un jalon important dans l'approfondissement de notre relation bilatérale, notamment dans les domaines de la coopération opérationnelle entre nos deux marines ou ceux dans les investissements dans l'innovation et la technologie", a estimé M. Le Drian.

Cet accord va permettre à la France de transférer des savoir-faire, des connaissances et des technologies de pointe à l'Australie afin d'atteindre et de soutenir une capacité sous-marine souveraine, a précisé le ministère français de la Défense dans un communiqué.

L'Australie avait annoncé en février une importante rallonge de son budget de Défense pour faire face aux enjeux géopolitiques en Asie-Pacifique. Canberra se montre notamment préoccupé par les visées territoriales de Pékin en mer de Chine méridionale.

Les premiers travaux sur la partie design des sous-marins viennent de commencer chez DCNS à Cherbourg, dans l'ouest de la France, où une cinquantaine d'Australiens seront basés. Mme Payne avait indiqué lundi que le contrat mobiliserait 2.800 emplois en Australie.

M. Le Drian devait aussi inaugurer à Adelaïde un bâtiment de DCNS Australia où 250 à 300 ingénieurs superviseront à terme la construction des sous-marins. En France, le contrat, qui nécessitera quatre millions d'heures de travail pour DCNS et ses sous-traitants, devrait permettre de pérenniser 3.000 à 4.000 emplois.

DCNS avait été choisi en avril aux dépens de l'allemand ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS) et d'un consortium japonais emmené par Mitsubishi Heavy Industries et soutenu par le gouvernement japonais.

Le processus d'appel d'offres avait été politiquement sensible en Australie, avec en toile de fond les craintes pour l'avenir de l'industrie navale locale. Canberra cherchait à obtenir des assurances qu'une grande partie du processus de fabrication serait réalisée en Australie de façon à maximiser la participation et l'emploi de l'industrie australienne.

 

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