Maurel & Prom, petit poucet des compagnies pétrolières françaises, va devenir... indonésien
De mémoire d’investisseur, c’est sans doute une première: une société indonésienne va mener une OPA à la Bourse de Paris pour racheter Maurel & Prom, une compagnie pétrolière française, qui fait figure de "petit poucet" du secteur. Pertamina, une entreprise détenue par le gouvernement de Djakarta, souhaite en effet racheter l’entreprise française créée en 1831, afin de mettre la main sur quelques gisements d’or noir africains, majoritairement au Gabon, que détient la société.
Peu connue du grand public, Maurel & Prom est pourtant une entreprise historique de l’Hexagone qui a pour le moins réussi sa reconversion. Spécialisée d’abord dans le commerce de l’arachide, elle s'est tournée ensuite vers le négoce en Afrique de l’Ouest. Face à une activité de plus en plus déclinante après la guerre, l’entreprise va trouver un second souffle à la fin des années 1990. Reprise en main la société Eaux et Electricité de Madagascar, dirigée par Jean-François Hénin, elle va se positionner sur le marché du pétrole en faisant un pari: la hausse du prix des hydrocarbures. Gagné.
Mais malgré ce regain, l’entreprise ne parviendra jamais à sortir de son rôle d’acteur mineur face à des géants devenant toujours plus puissants au cours de la décennie 2000. Une taille modeste qui sera insuffisante pour encaisser le choc de la chute des cours. Maurel & Prom affiche une perte nette de 98 millions d’euros en 2015 et son action tombe à 3 euros, contre quasiment 20 euros en 2006. Face à l’impossibilité de pouvoir investir pour l’avenir, Jean-François Hénin décide finalement de rentrer en contact avec Pertamina pour préparer la vente de sa société.
L’entreprise indonésienne versera aux actionnaires 4,20 euros par action cédée, plus 0,50 euro supplémentaire si les cours du pétrole repassent la barre des 65 dollars au moins 3 mois consécutifs à partir de 2017.
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