Renault lance les discussions pour un nouvel accord social

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 21 septembre 2016 - 14:04
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Une voiture Renault.
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©Philippe Huguen/AFP
Après la crise il y a trois ans, l'entreprise redresse la barre.
©Philippe Huguen/AFP
Après trois ans d'efforts des personnels du constructeur automobile, Renault veut négocier un nouvel accord de compétitivité avec les partenaires sociaux.

Comme son concurrent PSA, Renault veut renégocier son accord de compétitivité signé en 2013 et lance jeudi les discussions avec les syndicats, déterminés à recentrer les débats sur les conditions de travail et la rémunération, après trois ans d'efforts des personnels.

Le constructeur, qui a mis en place des groupes de travail dès le mois de mai pour préparer ces négociations, a fixé l'objectif d'aboutir mi-décembre, à raison d'au moins une séance tous les quinze jours.

Dès février, le PDG Carlos Ghosn avait annoncé son souhait de "refaire un contrat de compétitivité" sur la période 2017-2019, avec "des engagements de part et d'autre", "très clairs", "assumés" et qui "garantissent une paix sociale".

Selon le texte de cadrage des discussions consulté par l'AFP, le futur accord visera à "définir les conditions et moyens permettant d'assurer l'avenir de Renault en France" dans la "poursuite" de l'accord de 2013 signé par trois syndicats (CFE-CGC, CFDT et FO).

Mais cette fois, la négociation s'annonce plus ouverte pour les syndicats car l'entreprise a redressé la barre.

Début 2013, confronté comme tous les constructeurs à une chute des ventes en Europe, Renault menaçait de réduire la voilure. En échange d'un maintien de tous les sites en France jusqu'à fin 2016, les syndicats avaient accepté des efforts conséquents: réduction de 15% des effectifs, augmentation du temps de travail, plus de mobilité et de flexibilité, gel des salaires la première année.

Selon l'entreprise, 7.200 postes nets ont été supprimés depuis début 2013 sur le périmètre de l'accord (45.000 salariés à fin 2015).

Mais aujourd'hui, le groupe va bien: une rentabilité opérationnelle record de 1,54 milliard d'euros au premier trimestre, des immatriculations en hausse de plus de 12% en Europe sur les huit premiers mois de l'année. Sa gamme a aussi été renouvelée.

Les embauches ont également redémarré début 2015, avec l'objectif de 2.000 recrutements en CDI d'ici à fin 2016, trois fois plus que prévu.

"Grâce à l'effort de tous, Renault est aujourd'hui plus fort en France. C'est dans ce contexte et avec un état d'esprit d'ouverture et de dialogue que commence cette nouvelle période de négociations", dit Tristan Lormeau, DRH France de Renault.

La première séance jeudi - au cours de laquelle direction et syndicats doivent partager les thèmes qu'ils entendent mettre sur la table - donnera le ton.

"La direction voudra sans doute aborder les questions de flexibilité et de temps de travail, mais nous ne serons pas sur une négociation de compétitivité comme il y a trois ans, l'entreprise n'est plus dans la même situation", souligne Franck Daoût, délégué syndical central CFDT.

"L'entreprise est maintenant compétitive et doit se projeter sur le long terme" en prolongeant son engagement de maintien des sites et en ouvrant plus largement la discussion aux problématiques de "qualité de vie au travail" et "pénibilité", estime le délégué, selon lequel il sera aussi question "d'organisation du travail" et de "performance industrielle".

Se pose dorénavant la "question d'un partage de la richesse avec les salariés", ajoute Bruno Azière (CFE-CGC).

La CGT, non-signataire du précédent accord, aura pour sa part comme priorité "d'arrêter la précarisation de l'emploi qui fragilise l'entreprise" et "n'est pas sans conséquence sur la qualité des produits", explique son représentant Fabien Gâche.

Selon le deuxième syndicat du constructeur, certaines chaînes de production tournent avec davantage d'intérimaires que d'ouvriers en CDI.

Entre 2013 et 2015, le nombre d'intérimaires employés dans les usines automobiles du groupe en France a plus que triplé pour dépasser 5.200 personnes en moyenne chaque mois, selon les données publiées par l'entreprise. Tous sites confondus, il dépasse aujourd'hui les 8.000.

Chez PSA, les négociations se sont terminées en juillet par un nouvel accord triennal (2017-2019). Il fixe des objectifs en matière d'emploi, de production et d'investissement, en échange de nouveaux efforts de flexibilité pour le personnel.

 

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