Retraite et CSG : que finance la Contribution sociale généralisée ?
Pour une partie des retraités –représentés par ceux qui se sont mobilisés dans la rue jeudi 15– la pilule ne passe pas. L'augmentation de 1,7 point de la CSG pour tous, mais sans compensation pour les retraités soumis au taux plein continue de hérisser le poil des concernés.
Mais à quoi sert concrètement la CSG, cette contribution mise en place en 1991 et qui a comme caractéristique redoutable de toucher tous les revenus, qu'ils soient issus du travail ou du capital. Seuls échappent à la CSG les prestations sociales (rappelons que la pension de retraite n'en est pas une).
Et non seulement la CSG est un prélèvement quasi-universel, mais celui-ci ne cesse de grimper. Fixé initialement à 1,1% en 1991 avec une durée limitée de cinq ans, la CSG existe toujours et affiche maintenant un taux de 9,2% après être resté pendant 20 ans à 7,5%.
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Bien que la différence pour celui qui paie n'apparaît pas flagrante pour les intéressés, la CSG est une cotisation sociale et pas stricto sensu un impôt. Sa recette n'est donc pas attribuée aux charges de fonctionnement de l'Etat mais à la Sécurité sociale. Elle finance donc concrètement l'assurance maladie, le fonds de solidarité vieillesse, les prestations familiales, les allocations pour perte de l'autonomie et le remboursement de la dette sociale. D'ailleurs la hausse du 1er janvier sert à financer la disparition progressive des assurances chômage et santé prélevée sur les revenus des salariés. Elle a donc pour conséquence d'augmenter les revenus des salariés du privé… mais pas les fonctionnaires dont le traitement, lui, est financé par les impôts.
Les retraités sont donc les victimes à la fois d'un choix politique visant à rétrocéder du pouvoir d'achat en priorité aux salariés (en rappelant que les retraités aussi bénéficieront de la baisse de la taxe d'habitation), mais aussi de la hausse des besoins en terme de Sécurité sociale, hausse dont ils sont paradoxalement l'une des principales sources pour des raisons démographiques.
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