Retraités endettés : quand le crédit se poursuit au-delà de 70 ans
De plus en plus de retraités continuent de supporter la charge d'un crédit immobilier. Mais les contraintes liées à la garantie de l'emprunt à un âge avancé peuvent être pesantes.
C'est une tendance inquiétante aux causes multiples qui fait évoluer en France le paysage du marché du crédit: le nombre de "seniors" endettés en France ne cesse de croître. Et si cette catégorie de la population reste plus préservée que la moyenne de cette situation financière personnelle, la tendance est nettement à la hausse. Ainsi, 17% des personnes ayant un crédit immobilier en cours sont âgés de plus de 50 ans. Ce chiffre n'était "que" de 11% en 2013.
Et si le nombre de personnes à la retraite qui souscrivent un crédit reste faible (3% à 4% des nouveaux crédits selon les sources), un pic dans le nombre d'emprunt immobilier se fait sentir peu avant la retraite, dans des conditions souvent peu favorables entre le tarif de l'assurance, et des banques qui font leur estimation sur un revenu qui sera amputé à court terme par la cessation d'activité.
Et la situation financière des retraités se complexifie avec les années, les assurances font souvent flamber les prix de leur cotisation pour ce type d'emprunteurs qui, par définition, doivent souvent se contenter d'une pension de retraite qui n'a pas de potentiel de revalorisation.
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A la moindre difficulté de santé, les majorations font s'envoler la note, considérant que le risque de sinistre va croissant sans retour possible, alors que les revenus ne suivent pas. Seule solution souvent pour faire face à une équation qui devient impossible: limiter au maximum le nombre de risques couverts, pour se contenter le plus souvent du décès.
Face à ces difficultés, certains retraités, déjà endettés, n'ont guère d'autres choix que de garantir un crédit immobilier sur une hypothèque touchant un autre bien déjà payé. Un cas de figure fréquent chez des retraités, qui fait peser un risque sur leur patrimoine.
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