SFR : l'entreprise compte bien se séparer de 5.000 salariés d'ici 2019

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 02 août 2016 - 21:25
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Patrick Drahi, patron de SFR.
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Patrick Drahi avait déjà évoqué les "sureffectifs" au sein de l'entreprise.
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La direction du géant des télécoms a bien confirmé aux syndicats son souhait de voir s'appliquer un plan de 5.000 départs "volontaires", soit un tiers environ des effectifs de l'entreprise.

La direction de SFR a proposé aux organisations syndicales un plan de 5.000 départs volontaires qui ne comporterait pas de licenciements secs d'ici à 2019, ont indiqué mardi à la presse les représentants des syndicats Unsa, CGT et CFDT.

"La direction a accepté que, jusqu'en 2019, il n'y ait aucun licenciement sec, pas de plan social pur, tout est basé sur le volontariat", a déclaré Abdelkader Choukrane, de l'Unsa, premier syndicat chez SFR, interrogé à la sortie d'une rencontre avec la ministre du Travail, Myriam El Khomri.

"Sur les conditions de départ, c'est le dernier plan de départs qui a été négocié en 2012 qui va s'appliquer, l'entreprise nous l'a dit, ça représente entre deux et trois mois de salaire" par année d'ancienneté, a-t-il ajouté.

Selon lui, la direction a "confirmé" lors d'une réunion de négociation lundi soir "l'objectif de 5.000 salariés en moins", mais elle "est dans une logique d'essayer de trouver un accord".

"Ce qui est sur la table aujourd'hui, c'est de pouvoir détendre le calendrier, y compris en allant jusqu'à 2019 avec pas de licenciements secs, donc c'est cette notion de plan de départs volontaires", a confirmé Isabel Lejeune-To, secrétaire nationale de la CFDT-F3C.

Mais "ce n'est pas encore fait", a-t-elle prévenu. "Aujourd'hui, on n'est absolument pas sûr que la négociation aboutira", et "si le texte qui est sur la table n'est pas signé, la direction reprendra toute sa liberté", a-t-elle poursuivi.

Tout en confirmant l'engagement à ne pas faire de licenciements jusqu'en 2019, le représentant de la CGT-FAPT, Frédéric Retourney, a mis en doute les intentions de la direction: "Quand on nous dit +pas de licenciements+ alors que sur les 18 derniers mois, il y a eu 1.200 départs, alors comment on peut faire confiance? On sait très bien que les méthodes de départs volontaires, c'est +contraints et forcés+ pour la majorité des salariés."

"Quand on annonce 5.000 suppressions alors qu'il y a 14.300 salariés dans l'entreprise, je ne vois pas comment on peut parler de départs volontaires. On est bien dans un plan social déguisé", a-t-il ajouté.

M. Retourney a annoncé que "les organisations syndicales (allaient) se rencontrer d'ici la fin de semaine pour organiser rapidement une journée d'action de l'ensemble des salariés du groupe, fin août ou début septembre".

"Pour nous, il faut évidemment arriver à construire un rapport de force, l'idée étant de montrer à l'entreprise que d'autres solutions sont possibles, mais clairement, on ne commencera pas par appeler les salariés à une grande journée de grève avant de savoir ce que l'entreprise veut faire", a tempéré M. Lejeune-To pour la CFDT.

"Après, (la grève) peut évidemment faire partie des éléments constitutifs de notre rapport de force", a-t-elle ajouté.

Lors du rachat de SFR par Numericable en 2014, une garantie de maintien de l'emploi de trois ans avait été conclue. Elle prend fin le 1er juillet 2017. Patrick Drahi, qui a pris le contrôle de SFR, avait évoqué fin juin le "sureffectif" du groupe de télécoms.
 

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