Too Good To Go : l'application qui lutte contre le gaspillage alimentaire... et qui casse les prix

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 25 octobre 2017 - 16:56
Mis à jour le 26 octobre 2017 - 12:07
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Des astuces simples permettent de réduire le gaspillage alimentaire, le gaspillage d'eau et de papier.
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La start-up souhaite lutter contre le gaspillage alimentaire... en favorisant les bonnes affaires.
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Too Good To Go continue son expansion exploitant au mieux les possibilités de mises en relation via une application: l'entreprise suggère en effet à un commerçant de proposer ses invendus à des consommateurs alléchés par les rabais conséquents. Une bonne affaire pour les deux parties et une volonté de la part de la start-up d'amorcer une prise de conscience dans la lutte contre le gaspillage alimentaire.

Selon une étude de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), chaque année ce ne sont pas moins de 10 tonnes de denrées alimentaires qui sont jetées en France alors qu'elles sont encore consommables, soit 26 kilogrammes par personne et par an.

C'est partant du constat d'un immense gaspillage alimentaire, qui commence d'abord dans les commerces, que la start-up Too Good To Go a décidé de se positionner. L'entreprise créée en 2016 surfe sur la tendance du moment dans le domaine des applications: se servir d'une interface simple et claire pour mettre en relation une offre et une demande (et se rémunérer au passage). En l'occurrence, ici, un commerçant ayant des invendus destinés à la poubelle, et un consommateur qui ne voit pas d'inconvénient à acheter ces invendus à prix cassés. En l'occurrence de 50% à 70% de moins que le tarif en rayon. On ne peut plus simple et efficace.

Quelques règles viennent cependant encadrer la transaction pour être certain que l'application ne soit pas détournée de sa vocation d'origine: la lutte contre le gaspillage alimentaire. Les produits ne sont pas achetés à l'unité mais via des paniers produits que le commerçant propose sur la base de son expérience en termes d'invendus. Un boulanger peut savoir approximativement le nombre de gâteaux lui restant par exemple, et les proposer à la vente, mais sans que le consommateur ne connaisse la nature exacte desdits gâteaux. C'est le hasard des invendus qui décidera. De plus, le consommateur ne peut acheter l'invendu qu'à la fermeture du magasin. Evident certes, mais contraignant. Enfin, le paiement ne peut se faire que via l'application, et pour cause: Too Good To Go se rémunère à hauteur de un euro environ par achat (quel que soit le montant de l'achat) en plus d'un abonnement d'une vingtaine d'euros pour le commerçant. Le consommateur, lui, ne paie rien.

Une bonne affaire pour le consommateur et pour le commerçant, soit. Mais la lutte anti-gaspillage dans tout cela? Est-on certain que la raison d'être affichée par l'entreprise est bien celle qui motive aussi les utilisateurs? "Les utilisateurs sont ravis d'avoir une action concrète de lutte contre le gaspillage, et si certains l'utilisent d'abord pour les petits prix, ils en repartent sensibilisés dans la lutte contre le gaspillage" explique Lucie Basch, la directrice de la société qui assure se reposer sur une estimation issue "des réseaux sociaux". Et qui assure aussi qu'il n'y a pas de contradiction entre un objectif d'intérêt général et le fait de le servir avec une entreprise à but lucratif. "Pour nous il n'y a pas de contradiction, c'est même la preuve que la lutte contre le gaspillage est bien une création de richesse", affirme la jeune dirigeante, 25 ans, ingénieure de formation.

 

Reste maintenant à franchir le cap de l'expansion, plutôt en bonne voie. Il n'y avait qu'une trentaine de commerçants en juin 2016 lors du lancement, l'entreprise assure qu'ils sont aujourd'hui 2.000 dans une quarantaine de villes. L'objectif? "Assurer une bonne couverture qui représente selon nous un commerce concerné pour 10.000 habitants". Too Good To Go assure à France-Soir avoir déjà réussi une levée de fonds grâce à des business angels et ne pas chercher dans le court terme à augmenter son capital, et mieux se concentrer sur le développement de son activité. L'entreprise assure avoir généré 60.000 euros de chiffres d'affaires pour le seul mois de septembre mais ne s'avance pas pour l'exercice en cours.

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