Broadcom met 130 milliards de dollars sur la table pour s'emparer de Qualcomm... lui-même en train de racheter NXP
L'offre est gigantesque. Le groupe américain Broadcom, spécialisé dans les semi-conducteurs, a confirmé lundi 6 avoir émis une offre de rachat non sollicitée de son concurrent Qualcomm –autrement dit une "OPA hostile"– pour un montant pharaonique de 130 milliards d'euros.
Broadcom a annoncé qu'il était prêt à verser 70 dollars par action (elles sont actuellement aux alentours de 64 dollars) et à reprendre la dette de Qualcomm (qui s'élève à 25 milliards de dollars). Si la manœuvre réussit, c'est un mastodonte incomparable des semi-conducteurs qui verraient ainsi le jour. Selon les estimations de Broadcom, il pèserait alors 51 milliards de dollars de chiffre d'affaires combiné pour 2017 pour un résultat d'exploitation de 23 milliards.
D'autant que la manœuvre pourrait ne pas s'arrêter là. Qualcomm qui pourrait se faire avaler était justement en train de racheter lui-même le néerlandais NXP, un autre concurrent sur le secteur des semi-conducteurs, pour un montant de 47 milliards de dollars. Le processus amorcé en 2016 est toujours en cours. Boradcom a fait savoir que l'issue positive ou non de ce rachat ne changeait rien dans sa volonté de réaliser l'OPA.
C'est d'ailleurs tout le secteur des semi-conducteurs qui est engagé dans une course à la consolidation. Pour preuve, Broadcom qui est aujourd'hui en passe de réaliser ce tour de force… est lui-même issu d'un rachat, celui de l'américain "Broadcom" par Avago Technologies en 2015. Etonnamment, le nouveau groupe avait gardé le nom de l'acheté plutôt que celui de l'acheteur.
Le principal fabricant français de semi-conducteurs, STMicroelectronics, ne réalise à titre de comparaison "que" 6,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
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