La banque britannique RBS s'attend à une amende colossale pour son rôle dans la crise des "subprimes"

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 26 janvier 2017 - 14:29
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L'équivalent de 8 milliards d'euros ont été mis de côté.
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La banque RBS, dont l'Etat britannique est le principal actionnaire, a mis de côté quasiment 8 milliards d'euros dans l'attente d'une probable amende infligée par les autorités américaines pour son rôle dans la crise des "subprimes".

La banque britannique RBS a mis de côté 3,1 milliards de livres supplémentaires, portant le total de ses provisions à 6,7 milliards de livres (7,9 milliards d'euros) en prévision d'une amende aux Etats-Unis pour son rôle dans la crise des "subprime".

RBS indique dans un communiqué jeudi continuer de collaborer avec le département de la Justice américain (DoJ) dans cette affaire concernant la vente de crédits immobiliers toxiques convertis en produits financiers (RMBS), à l'origine de la crise financière de 2008.

La banque, qui doit publier ses résultats pour 2016 le 24 février, ne donne aucune indication claire sur la suite de l'enquête dont l'issue "reste incertaine", selon elle, sans exclure de nouvelles provisions.

"Faire en sorte que nos anciens litiges soient derrière nous, y compris ceux liés aux RMBS, est au cœur de notre stratégie. Notre priorité est d'obtenir le meilleur résultat pour nos actionnaires, nos clients et nos employés", a expliqué Ross McEwan, directeur général de RBS, cité dans le communiqué.

RBS, encore détenue à près de 73% par l'Etat, avait été sauvée de la faillite pendant la crise financière, au prix d'une nationalisation et de l'injection par les pouvoirs publics de 45 milliards de livres.

La banque a accumulé depuis quelque 50 milliards de livres de pertes nettes et a nettement réduit la voilure notamment dans son activité internationale de banque d'investissement, supprimant des milliers d'emplois au passage.

Sa santé financière reste très précaire, comme en témoigne son échec aux tests de résistance menés l'automne dernier par la Banque d'Angleterre (BoE).

Fin septembre, la banque avait en outre déjà conclu dans une affaire similaire liée au "subprime" un accord avec la National Credit Union Administration (NCUA) afin de payer 1,1 milliard de dollars d'amende.

En portant au 31 décembre 2016 les provisions à 6,7 milliards de livres, la banque laisse penser que le montant de l'amende, en cas d'accord trouvé avec la justice américaine, pourrait être proche de ce montant, ce qui soulageait quelque peu les investisseurs qui pouvaient craindre une facture bien plus lourde.

Le titre de RBS bondissait ainsi de 4,26% à 237,20 pence à la Bourse de Londres vers 10H00 GMT, même si la banque acte le fait qu'elle subira des pertes en 2016 pour la neuvième année consécutive.

"Les investisseurs pensent peut-être que les choses ne seront pas aussi mauvaises que prévu et que la situation ne peut que s'améliorer", relève Neil Wilson, analyste chez ETX Capital, rappelant que le chiffre de 12 milliards de dollars circulait dans cette affaire.

De son côté, Laith Khalaf, analyste chez Hargreaves Lansdown, prévient que "le marché accueille favorablement cette nouvelle étape vers le dénouement, bien que le coût actuel du litige pourrait bien être plus élevé que la somme que RBS a mis de côté pour l'instant".

Sans compter que la chute de la livre depuis le vote pour le Brexit de fin juin 2016 n'arrange pas les affaires de RBS dont les comptes sont en livres mais qui paiera une amende en dollar.

Le marché espère toutefois que le sort de RBS soit similaire à celui de Deutsche Bank qui a de son côté finalement dû débourser 7,2 milliards de dollars, loin des 14 milliards de dollars redoutés.

Dans cette affaire de prêts hypothécaires résidentiels, le DoJ a confirmé depuis le début de l'année l'accord avec Deutsche Bank et un autre de 5,28 milliards avec Credit Suisse.

Quatre grandes banques américaines, JPMorgan Chase, Citigroup, Morgan Stanley et Bank of America ont, elles, accepté de payer un montant cumulé de 40 milliards de dollars pour solder les poursuites. La banque britannique Barclays a choisi, elle, de contester les accusations du DoJ devant les tribunaux. Un accord n'est toutefois pas exclu.

 

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