Les recettes des radars routiers en chute libre

Auteur(s)
France-Soir
Publié le 04 octobre 2019 - 20:16
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Un radar recouvert de peinture jaune, le 10 janvier 2019 à Chavagne (Ille-et-Vilaine)
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© Damien MEYER / AFP/Archives
Les dégradations de radars coûtent cher à l'Etat
© Damien MEYER / AFP/Archives
Les recettes des radars routiers vont dégringoler en 2019, à 500 ou 600 millions d’euros alors que l’État en espérait plus d’un milliard. La principale raison tient dans les dégradations commises lors de la crise des Gilets jaunes. 
 
 
Des automobilistes qui dépassent les limitations de vitesse : une manne pour l’État… mais pas tout à fait cette année. Le projet de loi de finances 2019 prévoyait 1,04 milliard d’euros de recettes générées par les amendes dues aux radars routiers. Ce sera moitié moins ! Entre 500 et 600 millions d’euros « seulement » devraient en effet venir garnir les caisses de l’État, selon Les Echos et France Info. Quant à la loi de finances 2020, elle table sur 720 millions d’euros de recettes, un manque à gagner moins important mais encore conséquent.
 
Et ce d’autant que l’argent provenant des amendes est réinvesti à plus de 91 % à la lutte contre l’insécurité routière : sensibilisation des usagers de la route, rénovation du réseau routier et aménagement de sécurité, versements aux collectivités territoriales… Les 9 % restants sont reversés au titre du désendettement de l’État et ne concernent que les amendes forfaitaires majorées, toujours selon le site Sécurité routière du gouvernement.
 
Des radars détruits ou hors service
 
Les automobilistes français seraient-ils devenus plus sages ? La mise en place de la limitation à 80 km/h sur les routes nationales aurait effectivement incité les conducteurs à lever le pied, selon un document annexe du projet de loi de finances. Ou bien les ambitions gouvernementales étaient-elles trop hautes ? Un « décrochage » s’étaient en effet déjà produit entre 2017 et 2018, avec des recettes passant de 825 à 683 millions d’euros. La principale raison avancée est tout autre : la crise des gilets jaunes et l’une de ses illustrations les plus spectaculaires, à savoir la dégradation des radars routiers. 
 
Au plus fort du mouvement des gilets jaunes, 60 % des radars étaient effectivement hors d’état de fonctionnement. Publié en juillet, un rapport parlementaire baptisé « Impact gilets jaunes » évoquait ainsi 2 410 radars détruits et 577 détériorés. Une vitre peinte ou recouverte d’un simple sac poubelle, et le radar visé prenait une jolie photo… toute noire. Impossible donc de verbaliser. Au total, les avis de contravention après message d’infraction émis par les appareils symboles de la colère auraient ainsi chuté de 17 %.
 
4 400 appareils sur le territoire en 2020, dont des radars tourelle
 
Face à cette vague anti-radars, et pour atteindre les recettes escomptées pour 2020, le gouvernement s’est lancé dans une « opération de rééquipement ». Au total, 4 400 appareils devraient être opérationnels en France l’année prochaine, ce qui reste toutefois inférieur aux prévisions initiale de 4 700 radars. 
 
En parallèle l’exécutif entend accélérer le déploiement des Mesta Fusion 2, mieux connus sous le nom de radars tourelle, à hauteur de 1 000 implantations l’année prochaine – 200 sont actuellement installés. Il ne s’agira plus seulement de contrôler la vitesse des véhicules, ces radars nouvelle génération pouvant en effet relever des infractions comme le non respect de la signalisation ou un mauvais franchissement des passages à niveau. 

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