Sortir de la virtualité


Séduction et exhibition. Voici les deux mots qui me viennent pour désigner le malaise social ambiant lié à la virtualisation des rapports humains avec le tout-numérique. Les confinements abusifs de 2020, mesures totalitaires d’assignation à résidence et atteintes aux libertés fondamentales de circulation et de réunion, auront tôt fait d’ancrer dans les esprits une « nouvelle normalité » faite d’isolement, de dépression et d’hypercommunication par écrans interposés.
Cet abus de pouvoir manifeste, que nos médias officiels se gardent bien de commenter malgré les différentes études confirmant l’inefficacité, voire la nocivité des confinements — sans parler de leur effet désastreux sur l’économie réelle et les petites entreprises —, devra tôt ou tard être jugé.
Faisant des interactions sociales entre les individus une source de danger et de contagion — alors qu’elles sont précisément indispensables à l’immunité collective et la responsabilisation des citoyens —, ces confinements prétendument « sanitaires », décrétés de façon arbitraire par nos gouvernants soumis aux dogmes globalistes de l’OMS, sans aucun autre motif médical que le sacro-saint « principe de précaution », auront probablement marqué un tournant dans l’acceptation de l’idéologie transhumaniste et la religion du risque zéro.
Séduire, s’exhiber, voilà à quoi sont réduits les jeunes gens qui grandissent sous l’emprise des images, dans le culte du nouveau riche et la consommation de pornographie. Hypnotisés par l’écran, ils vivent par procuration sur les réseaux sociaux, où chacun est un produit à évaluer, à étiqueter, à caser. Mais finalement, il est assez rassurant de constater que cet excès de virtualité tend aujourd’hui à avoir un effet repoussoir chez eux, le contact humain et le besoin d’authenticité prenant le pas, par quelque force anthropologique évidente, sur la dépendance aux nouvelles technologies.
En somme, s’il fallait conceptualiser ces opérations d’emprise menées par l’autorité globaliste, l’on pourrait percevoir le covidisme comme une émanation de l’hygiénisme — idéologie du contrôle et de la linéarité tendant à nier la souffrance comme épreuve nécessaire à la vie —, qu’il conviendrait lui-même d’inscrire dans un projet plus large où la technologie est vouée à assister et remplacer l’homme : le transhumanisme — forme moderne d’eugénisme. Cependant, il me semble que l’on aurait tort de s’en inquiéter outre mesure, car quelles que soient les formes qu’elle emprunte, cette tyrannie technocratique et sécuritaire n’est qu’une chimère d’apprentis sorciers, dangereux mais minoritaires.
Lorsqu’on demande aux élèves d’une classe de collège quel métier ils aimeraient exercer, les yeux brillent à l’idée des aventures et des responsabilités à venir, et l’on entend fuser les « pompier », « policier », « médecin », « architecte », « avocat », « mécanicien », « boulanger »… La culture du selfie n’a pas pris. Quant à l’homme augmenté, il effraie, par sa soumission et sa laideur mécaniques. De la même façon, les offensives diverses autour de la théorie du genre, aussi malsaine qu’inepte, se sont heurtées à la lucidité et l’intransigeance animales des enfants. Voilà les bonnes nouvelles.
Demander à un jeune ce qu’il veut faire comme métier est fondamental : cela revient à lui demander ce qu’il veut faire de son corps et de son esprit, comment il entend s’engager en faveur de la collectivité et se rendre utile. Car la priorité est là : réhabiliter le travail. Revaloriser le savoir-faire et le bon sens. Les jeunes l’ont désormais bien compris : les bullshit jobs, ces emplois de bureau au service du Capital qu’on leur vendait comme les « métiers de demain », sont à fuir. Et gagner de l’argent n’est plus une fin en soi. Il faut avant tout être animé de passions, de missions.
Par ailleurs, il s’agirait de déterminer en quelle mesure les modèles comportementaux proposés aux enfants dans la production culturelle actuelle les ont conduits à une forme d’apathie particulièrement arrangeante pour l’autorité… Autrement dit, où sont — en roman, en bande dessinée, à la télé ou sur le Net — les héros ? Les conquérants ? Où sont les Tintin, Zorro, MacGyver… ? Ces personnages entiers, ces figures de référence qui nous ont inspirés et accompagnés dans nos aventures, réelles ou imaginaires ? Ils semblent avoir disparu des livres et des écrans pour laisser place à toutes sortes de créatures robotiques, de sorciers, d’envieux et de cas sociaux sans âme ni caractère, entre l’hystérie débilitante des dessins animés japonais et la violence gratuite ou le romantisme niais des navets hollywoodiens…
Quant à prétendre qu’il y aurait de nouvelles formes d’héroïsmes, plus « respectueuses », plus « inclusives » ou nécessairement « en phase avec l’époque », voilà de belles sottises de démago ethnocidaire ! Ce serait comme prendre la guitare comme objet de référence et comparer Bob Dylan à Jimi Hendrix en les jugeant égaux dans la maîtrise de l’instrument sous le seul prétexte qu’ils font tous deux du rock : le premier est un gratteur à la limite de l’escroquerie, le second un virtuose. Arrêtons avec cette glorification revancharde du loser, du complexé. Et donnons à nos gamins de vrais modèles, de courage, d’humilité et d’intelligence. Des modèles de sensibilité, et non de sensiblerie.
Le dégagisme — en profondeur — a du bon. Il permet de repartir sur des bases à peu près saines. Nous, Français maintes fois trahis par nos « représentants », de quelque bord qu’ils soient, devons impérativement nous libérer de la Macronie et de ses parrains mondialistes qui nous ruinent à tous les niveaux, économiquement et culturellement. Privilégions les circuits courts, les engagements locaux ! Arrêtons de faire de la politique comme on participe à un tournoi de foot, où les supporters s’affrontent à coups de fanions et de slogans : le jeu est de toute façon truqué, les arbitres ayant été achetés par les sponsors des gros clubs…
Arrêtons de nous laisser diviser et aliéner par les idéologies. Arrêtons de tout catégoriser, tout opposer. Et ayons l’humilité de nous rapprocher à nouveau, comme l’avaient fait en leur temps les Gilets jaunes, avant que l’autorité politico-sanitaire ne criminalise les libertés de réunion et de circulation et condamne le peuple révolté à quatre mois de détention à domicile, avec tous les troubles psychologiques associés, aujourd’hui particulièrement présents chez les jeunes générations. Nous sommes désormais avertis : nous ne nous laisserons plus faire.
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