Budget 2018 : baisses d'impôts et coupes budgétaires au menu

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Par AFP
Publié le 24 septembre 2017 - 15:35
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Le Premier ministre Edouard Philippe, le 22 septembre 2017 à l'Elysée, à Paris
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© PHILIPPE LOPEZ / AFP
Le Premier ministre Edouard Philippe, le 22 septembre 2017 à l'Elysée, à Paris
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Le gouvernement présentera mercredi son projet de budget pour 2018, chargé de concilier les vastes baisses d'impôts promises par Emmanuel Macron avec une réduction du déficit public français. Un casse-tête pour Bercy, sommé de procéder à de lourdes coupes budgétaires.

Un "budget de transformation", axé sur le "pouvoir d'achat" et le "respect des engagements": voilà comment le gouvernement a présenté ces dernières semaines son premier projet de loi de finances (PLF), censé consacrer le retour de la France dans les clous européens, avec une deuxième année consécutive sous la barre des 3% de déficit.

L'équation est délicate, au vu des multiples objectifs que l'exécutif s'est engagé à honorer. "Il y a une triple ambition: baisser considérablement les impôts, augmenter les dépenses dans certains secteurs et réduire le déficit. Cela crée forcément une tension", souligne à l'AFP Alain Trannoy, directeur de recherches à l'EHESS.

Le PLF 2018, qui sera débattu durant l'automne au parlement, prévoit de fait un lot de mesures fiscales, comme la réforme de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), l'instauration d'une "flat tax" pour les revenus du capital et une baisse de la taxe d'habitation pour 80% des ménages.

Ces mesures seront complétées, via le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), par une suppression des cotisations chômage et maladie pour les salariés du secteur privé, dont le coût sera compensé par une hausse de 1,7 point de la CSG.

- "effort considérable" -

Avec ces différentes réformes, 10 milliards d'euros seront rendus aux entreprises et aux ménages. "C'est un effort considérable", qui représente "plus de la moitié" des baisses d'impôts promises par l'exécutif sur l'ensemble du quinquennat, a insisté le Premier ministre Edouard Philippe.

Outre ces baisses d'impôts, le budget 2018 devra graver dans le marbre les hausses de crédits liées aux promesses de campagne d'Emmanuel Macron, dont le renforcement de la sécurité, l'accompagnement des enfants handicapés ou la revalorisation de la prime d'activité.

Plusieurs portefeuilles ministériels sont ainsi annoncés en hausse, comme la Justice, qui augmentera de 3,8%, l'Enseignement supérieur, qui gagnera 700 millions d'euros, ou la Défense (+1,8 milliard)... dont l'exécutif avait assuré fin juillet qu'il serait le seul à augmenter.

Le PLF 2018 devra en outre honorer plusieurs dépenses héritées du quinquennat Hollande, à l'image du crédit d'impôt pour les associations ou du crédit d'impôt pour l'emploi à domicile des retraités, qui n'a rien coûté en 2017 mais s'élèvera à un milliard d'euros en 2018.

Autant de mesures qui rendront difficile le respect des règles européennes, même si le gouvernement se veut rassurant: selon Bercy, le déficit public sera même ramené à 2,6% du produit intérieur brut (PIB) l'an prochain, alors que le cap était jusque-là fixé à 2,7%.

- "ça sera difficile" -

Pour concilier ces objectifs, Bercy a annoncé une réduction de 0,7 point de la dépense publique, impliquant des coupes budgétaires inédites, chiffrées à 16 milliards d'euros. "Ca sera difficile" mais "c'est nécessaire", a justifié le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, se défendant d'avoir "le culte de la douleur".

L'Etat, avec 8 milliards, devrait supporter la majeure partie de ces mesures d'économies, même si le nombre de suppressions de postes dans la fonction publique d'Etat sera moins important que prévu (1.600 postes supprimés, sur les 50.000 promis sur l'ensemble du quinquennat).

Trois secteurs seront principalement mis à contribution: l'emploi, avec une réduction drastique des contrats aidés, le logement, avec une forte baisse des APL, notamment dans le logement social, et les transports, avec le gel de plusieurs grands projets d'infrastructures.

Les collectivités locales et la sécurité sociale, elles aussi, devront se serrer la ceinture. Les premières, épargnées par les baisses de dotations de l'Etat, devront réduire leurs dépenses de près de 2,5 milliards d'euros. Quant à la "Sécu", elle devrait être invitée à économiser environ 5,5 milliards d'euros.

Le gouvernement, pour réussir ce numéro d'équilibrisme, pourra néanmoins compter sur une bonne nouvelle: la reprise économique, synonyme de recettes supplémentaires pour les finances publiques. Bercy assure tabler sur une croissance de 1,7% l'an prochain, équivalente à celle prévue pour 2017. Mais n'exclut pas, sur ce plan, une bonne surprise.

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