Cambodge : Hun Sen accuse l'UE de prendre son pays "en otage" avec la menace de taxes douanières

Auteur:
 
Par AFP - Phnom Penh
Publié le 12 janvier 2019 - 13:37
Image
Des employés d'une usine textile dans la banlieue de Phnom Penh, le 7 mars 2013
Crédits
© TANG CHHIN SOTHY / AFP/Archives
Des employés d'une usine textile dans la banlieue de Phnom Penh, le 7 mars 2013
© TANG CHHIN SOTHY / AFP/Archives

Le Premier ministre cambodgien Hun Sen a accusé l'UE samedi de prendre le pays "en otage" en menaçant de taxer les exportations cambodgiennes comme mesures de rétorsion aux pressions sur l'opposition cambodgienne.

L'homme fort du Cambodge n'a guère apprécié de se voir forcer la main et l'a fait savoir à l'ancien Premier ministre irlandais Enda Kenny en visite à Phnom Penh. Cité par son porte-parole devant la presse samedi, Hun Sen a ainsi déploré que "quelque 16 millions de Cambodgiens soient pris en otage" par cet accord avec l'UE.

L’Union européenne a menacé en octobre de suspendre son accord préférentiel avec le Cambodge qui l'autorise à exporter ses produits, armes exceptées, vers les Etats membres sans payer de droits de douane. Le secteur de la confection textile, employant des centaines de milliers de travailleurs, bénéficie principalement de cet accord dont les exportations vers l'Europe représentent une manne de milliards de dollars.

Depuis, le gouvernement de Hun Sen a fait miroiter aux opposants cambodgiens, dont des dizaines vivent depuis des mois en exil après l'interdiction de leur parti, seraient autorisés à "reprendre leurs activités".

Cette soudaine mansuétude est motivée, selon les analystes, par l'inquiétude de Phnom Penh de voir les exportations cambodgiennes de vêtements vers les marchés européens désormais taxés.

Le principal parti d'opposition a été dissous et son dirigeant emprisonné avant les élections générales de juillet dernier, où le régime de Hun Sen a raflé tous les sièges au Parlement, faisant du Cambodge un pays au parti unique.

Ces élections ont été dénoncées comme faussées, amenant l'Union européenne à menacer de revenir sur un accès exemptés de droits de douane pour les produits cambodgiens.

Fin décembre, Hun Sen avait dénigré les Occidentaux qui prônent "ce que l'on appelle la démocratie et les droits de l'Homme" pour son pays.

"Ne faites pas la guerre en ayant recours à ce qu'on appelle la démocratie et les droits de l'Homme, invoqués par les pays démocratiques qui ont commis l'erreur de soutenir le coup d'Etat de Lon Nol", avait-il lancé lors d'un discours devant des milliers de cadres.

Hun Sen, qui dirige le Cambodge depuis plus de trente ans, était lui-même un cadre des Khmers rouges avant de faire défection. Il s'est impliqué dans le renversement en 1979 du régime khmer rouge dirigé par Pol Pot. Les Etats-Unis ont cherché cependant à maintenir le siège des Khmers rouges aux Nations unies.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Bezos
Jeff Bezos : le Lex Luthor de Seattle veut devenir le Dark Vador de l’univers
PORTRAIT CRACHE - S’il se fait plus discret que certains de ses compères milliardaires, Jeff Bezos n’en garde pas moins les mêmes manies, les mêmes penchants et surtou...
04 mai 2024 - 13:17
Politique
02/05 à 20:45
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.