La Russie perd le contact avec le premier satellite angolais

Auteur:
 
Par AFP - Moscou
Publié le 27 décembre 2017 - 08:59
Mis à jour le 04 janvier 2018 - 01:27
Image
Photo fournie le 27 décembre 2017 par la firme Roscosmos montrant le décollage de la fusée Zenit-2SB transportant Angosat-1, premier satellite angolais de télécoms, du cosmodrome de Baïkonour, au Kaza
Crédits
© / Roscosmos space agency/AFP
Photo fournie le 27 décembre 2017 par la firme Roscosmos montrant le décollage de la fusée Zenit-2SB transportant Angosat-1, premier satellite angolais de télécoms, du cosmodrome d
© / Roscosmos space agency/AFP

La Russie a perdu mercredi le contact avec le premier satellite angolais de télécoms, Angosat-1, lancé du cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan, faisant craindre un nouveau revers un mois après la perte embarrassante d'un autre appareil.

Le constructeur de ce satellite, le géant russe de l'aéroespace RSC Energia, a indiqué dans un communiqué que l'appareil avait atteint l'orbite voulue et que le contact avait dans un premier temps été établi avant que le centre de contrôle ne "cesse de recevoir les données de télémesure".

Les experts russes espèrent néanmoins encore pouvoir rétablir le contact, selon Energia, qui souligne qu'une telle situation n'est pas rare.

Une source au sein de l'agence spatiale angolaise a de son côté affirmé à l'AFP qu'il était encore "prématuré" de considérer le satellite, dont le coût est estimé à 280 millions de dollars, comme perdu.

"Il y a eu effectivement une coupure après le lancement, mais nous attendons des informations précises dans les prochaines 24 heures", a précisé Da Costa N'Gangau, un responsable d'Infrast, société chargée du volet commercial d'Angosat-1.

Ce satellite avait été lancé avec succès mardi à 19H00 GMT de Baïkonour, porté par une fusée ukrainienne, un fait rare en raison des mauvaises relations entre la Russie et l'Ukraine, et mis en orbite peu après.

"Le problème est que ce satellite reposait dans un entrepôt depuis plus de trois ans dans l'attente de son lancement, qui a été sans cesse repoussé", ce qui a pû entraîner sa dégradation, explique à l'AFP l'expert Vitali Egorov.

L'Angola et la Russie avaient convenu en 2009 de lancer Angosat-1, dont la mission, d'une durée de 15 ans, a pour but d'améliorer les communications par satellite, l'accès à l'internet et des services de radio-télévision en Afrique.

Quelque 50 ingénieurs angolais ont été formés, notamment au Brésil, en Chine et au Japon. La Russie doit superviser son fonctionnement à partir d'un centre de contrôle construit près de Luanda.

- Réputation en jeu -

La perte du contact avec ce satellite angolais fait craindre un nouvel échec pour le secteur spatial russe, un mois après la perte d'un satellite météorologique lancé depuis le nouveau cosmodrome russe de Vostotchny dans l'Extrême-Orient.

Cette base, dont le chantier a été émaillé de multiples affaires de corruption, est censée symboliser la renaissance de l'industrie spatiale russe, source d'une immense fierté à l'époque soviétique avant de souffrir du manque de financement après la chute de l'URSS.

L'agence spatiale russe, Roskosmos, a expliqué en décembre la perte du satellite météorologique par une "erreur dans un algorithme" informatique, excluant un problème dans les infrastructures du nouveau cosmodrome.

Le vice-Premier ministre russe chargé de l'Espace, Dmitri Rogozine, a néanmoins vivement critiqué Roskosmos, l'accusant de chercher à couvrir les responsables.

Le secteur a déjà connu plusieurs revers retentissants en 2015 et 2016, tels que la perte d'un vaisseau cargo Progress devant ravitailler la Station spatiale internationale, la défaillance d'un lanceur Proton ou encore la découverte de défauts sur la plupart des moteurs produits pour les fusées devant placer en orbite des satellites.

Ces échecs sont d'autant plus dommageables pour la réputation d'une Russie qui "vise les marchés émergents, en proposant un accès bon marché à l'espace", indique M. Egorov.

En octobre, Roskosmos avait également reconnu qu'une capsule ramenant des astronautes de l'ISS vers la Terre en avril avait été victime d'une dépressurisation peu après sa rentrée dans l'atmosphère, sans danger pour l'équipage.

Les ambitions spatiales russes ne semblent toutefois guère perturbées par les déconvenues du secteur, Roskosmos ayant annoncé en septembre s'être joint au projet américain de création d'une station orbitale autour de la Lune, alors que Moscou prévoit d'ores et déjà d'y construire une base scientifique et d'effectuer ses premiers vols lunaires d'ici 2031.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Bezos
Jeff Bezos : le Lex Luthor de Seattle veut devenir le Dark Vador de l’univers
PORTRAIT CRACHE - S’il se fait plus discret que certains de ses compères milliardaires, Jeff Bezos n’en garde pas moins les mêmes manies, les mêmes penchants et surtou...
04 mai 2024 - 13:17
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.