Le Japon sanctionne Coincheck après un casse virtuel massif

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Par AFP - Tokyo
Publié le 29 janvier 2018 - 10:34
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Le président de la plateforme d'échanges électroniques Coincheck Koichiro Wada s'incline en signe d'excuse après un casse virtuel massif à Tokyo, le 26 janvier 2018
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© - / JIJI PRESS/AFP/Archives
Le président de la plateforme d'échanges électroniques Coincheck Koichiro Wada s'incline en signe d'excuse après un casse virtuel massif à Tokyo, le 26 janvier 2018
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Les autorités japonaises ont annoncé lundi des mesures administratives à l'encontre de la plateforme d'échanges électroniques Coincheck, après un piratage massif qui a entraîné la perte d'avoirs virtuels équivalant à quelque 58 milliards de yens (430 millions d'euros).

Dans un communiqué, l'Agence des services financiers (FSA) a ordonné à la société d'enquêter sur les causes de l'incident, de répondre aux clients floués "de manière appropriée", de renforcer la gestion des risques et de prendre des mesures de prévention afin d'éviter une nouvelle débâcle.

Des perquisitions pourraient être menées dans les locaux de Coincheck, qui doit rendre un rapport d'ici au 13 février.

Vendredi, la plateforme japonaise avait détecté des "accès non autorisés", avant de suspendre les dépôts et retraits de ses clients dans tous ses actifs, à l'exception du bitcoin, une annonce qui avait provoqué une chute du cours des cryptomonnaies.

La société s'est depuis engagée, en puisant dans ses propres réserves, à rembourser en yens ses 260.000 clients qui ont perdu leurs avoirs en NEM, la 10e plus importante devise virtuelle par sa capitalisation de marché, selon le site CoinMarketCap.com.

Au total, 523 millions de NEM se sont volatilisés, soit 58 milliards de yens au cours de vendredi.

La FSA va s'assurer que Coincheck est bien en mesure d'honorer ses engagements, a indiqué un de ses responsables lors d'une conférence de presse lundi.

Le gendarme financier a en outre fait savoir qu'il menait des vérifications sur d'autres plateformes d'échanges afin de détecter de potentiels problèmes de sécurité.

- Le précédent MtGox -

Le gouvernement japonais a dénoncé les failles de sécurité que ce vol de grande ampleur a révélées au sein de Coincheck.

"Nous prendrons les mesures administratives nécessaires, y compris en procédant à des inspections sur place", a déclaré le ministre des Finances Taro Aso lors d'une session au Parlement. "Ils n'ont pas stocké les actifs importants séparément", a-t-il souligné, déplorant leur "manque de connaissances de base ou de sens commun".

Coincheck conservait les actifs de ses clients dans un endroit connecté aux réseaux extérieurs, et donc davantage vulnérable aux attaques informatiques.

Plus largement, le porte-parole de l'exécutif, Yoshihide Suga, a appelé à réfléchir aux moyens de mieux encadrer les devises virtuelles. "Tout en recherchant la cause de l'incident, nous souhaitons que les ministères et agences concernés étudient de manière urgente les autres mesures dont nous avons besoin", a-t-il souligné à l'occasion d'un point presse régulier.

Il s'agit des pertes les plus importantes jamais enregistrées dans l'histoire des cryptomonnaies depuis le spectaculaire dépôt de bilan, en 2014, de la plateforme d'échanges tokyoïte MtGox, qui avait brisé le premier élan du bitcoin au Japon. Son ancien dirigeant, le Français Mark Karpelès, est jugé depuis l'été dernier à Tokyo pour manipulation de données et détournement de fonds, des accusations qu'il réfute.

Ces derniers mois cependant, l'engouement était revenu dans l'archipel. De nombreux Japonais se sont entichés du bitcoin et autres monnaies virtuelles à la suite de l'entrée en vigueur, au printemps 2017, d'une loi régissant ces devises, tout en renforçant les exigences de transparence et de solidité financière des opérateurs du marché local.

Selon ce texte, qui visait précisément à mieux gérer les incidents et à protéger les intérêts des utilisateurs après la faillite de MtGox, les gérants des cryptomonnaies ont l'obligation d'être enregistrés auprès de l'Agence des services financiers.

Coincheck n'avait pas encore obtenu une telle licence, mais avait reçu l'autorisation de continuer à opérer dans l'attente d'une décision des régulateurs.

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