Le Maire appelle l'industrie française à redresser la tête, en lançant la French Fab

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Par AFP
Publié le 02 octobre 2017 - 19:04
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Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a appelé lundi l'industrie française à "redresser la tête", assurant que la révolution numérique et les nouvelles technologies lui offrent "une opportunité sans précédent de se réinventer".

Alors que le contexte s'améliore pour l'industrie, avec une reprise des investissements et des créations d'entreprises, le gouvernement veut accélérer la dynamique et mise résolument sur "l'industrie 4.0, l'industrie de l'innovation haut de gamme".

"Le moment est venu de redonner un élan à notre industrie nationale", a lancé Bruno Le Maire, devant un parterre de chefs d'entreprises industrielles, réunis à Bercy à l'occasion du lancement officiel du label French Fab, destiné aux PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire) industrielles.

"Je vous demande de participer à la réindustrialisation du pays, je vous demande de mobiliser nos salariés, nos entrepreneurs, nos PME, nos TPE, nos ingénieurs, nos chercheurs, nos commerciaux pour redonner à l'industrie française la place, la force, la puissance qu'elle a perdues", a-t-il dit aux industriels présents. "C'est le moment pour notre industrie de redresser la tête", a-t-il insisté.

La French Fab, initiée par la banque publique Bpifrance et symbolisée par un coq bleu stylisé en mouvement, veut être un étendard de l'industrie française et lui permettre d'afficher sa présence en France et à l'international.

Pas de procédure d'adhésion requise: toute entreprise industrielle intéressée par la marque French Fab peut s'en réclamer, à condition de prendre un certain nombre d'engagements: viser la croissance, l'internationalisation, la numérisation et la transition énergétique ou encore développer les compétences des salariés et "jouer collectif".

Dès l'année prochaine, la French Fab sera présente à la grande foire industrielle de Hanovre, rendez-vous majeur du secteur.

Outre une plus grande visibilité, l'initiative vise à renforcer le tissu français des entreprises intermédiaires, un secteur où l'écart avec l'Allemagne est important.

Bruno Le Maire a récemment fixé l'objectif de faire entrer 4.000 PME dans les "accélérateurs" de Bpifrance dans les quatre ans à venir, pour les aider à devenir des ETI.

L'industrie doit "passer de quelques (entreprises) pilotes, labellisées, reconnues, à une taille bien supérieure", a confirmé le président du Groupe des fédérations industrielles, Philippe Darmayan.

Le président du Cercle de l'Industrie et président d'Areva, Philippe Varin, s'est félicité du renouveau de l'industrie française, mais il a rappelé "l'affaiblissement du tissu économique" depuis quinze ans, avec un million d'emplois industriels perdus et une part du PIB national tombée de 16,5% à 12,5%.

M. Varin a souligné que la compétitivité sur les coûts s'est "fortement dégradée" et que la fiscalité reste "très lourde" pour l'industrie française comparée à l'Allemagne.

- "le monde tel qu'il est" -

"Je crois à l'industrie française", a lancé le ministre, rejetant à la fois l'image du passé d'une industrie à la Zola et l'avenir imaginé par l'écrivain Michel Houellebecq d'une France transformée en vaste parc d'attraction.

Mais pour accélérer son développement, l'industrie française devra surmonter une série de défis, a prévenu Bruno Le Maire.

Formation et compétences, fiscalité, coût du travail, innovation, et dimension européenne: autant de domaines où l'Etat entend apporter son appui.

M. Le Maire a rappelé les financements, notamment 15 milliards d'euros dans un grand dispositif de formation pour les filières industrielles et 10 milliards d'euros pour le Fonds pour l'innovation de rupture, qui devra être opérationnel début 2018.

En matière européenne, M. Le Maire a réaffirmé son approche de construction de groupes européens, face aux concurrents notamment chinois.

Il a défendu les récentes opérations Alstom-Siemens et STX-Fincantieri, en stigmatisant au passage les "responsables politiques (...) qui refusent de voir le monde tel qu'il est".

Dans le domaine fiscal, il a plaidé pour les réformes en cours, comme la transformation de l'ISF en impôt sur la fortune immobilière pour inciter à investir dans les entreprises.

Il a annoncé aux industriels qu'il ouvrait une réflexion sur une extension des baisses de charges aux salariés plus qualifiés, une piste qui répond aux attentes du secteur. Il a aussi redit qu'il préparait une simplification de l'accès au crédit impôt recherche pour les petites entreprises.

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