Privatisation d'ADP : Bruno Le Maire se veut rassurant sur le statut des salariés

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Par AFP - Tremblay-en-France
Publié le 13 juin 2018 - 11:19
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Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire à l'Assemblée nationale, le 28 mars 2018 à Paris
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© BERTRAND GUAY / AFP/Archives
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire à l'Assemblée nationale, le 28 mars 2018 à Paris
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Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a assuré mercredi que le futur concessionnaire des aéroports de Paris serait soumis à "d'importantes obligations" notamment sur le maintien du statut des salariés et les tarifs aéroportuaires, au lendemain de l'annonce de la privatisation de Groupe ADP.

Le ministre qui a rencontré la direction de Groupe ADP au siège de l'entreprise à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) a été accueilli par une cinquantaine de manifestants inquiets du risque que ferait peser selon eux cette privatisation sur le développement de l'entreprise, l'emploi et le statut du personnel.

Une bousculade s'est produite à l'entrée du bâtiment où les salariés, mobilisés à l'appel de la CGT, la CFE-CGC, la CGT, FO et l'Unsa-SAPAP, ont finalement pu entrer. Une délégation a été reçue par le directeur de cabinet du ministre et le numéro deux du groupe Edward Arkwright. Les syndicats seront reçus le 20 juin à Bercy, ont-ils indiqué à l'issue de la rencontre.

"Les salariés ont un statut. Ce statut ne sera pas remis en cause, nous sommes en train de définir un cahier des charges pour le futur concessionnaire (...) avec des obligations importantes", a affirmé le ministre devant les journalistes.

Il n'y aura "pas de changement du statut des salariés", la "régulation sur les tarifs" aéroportuaires sera garantie pour éviter leur explosion et l'Etat va "en outre garantir par la loi un nombre de rotations qui sera le même que celui qui existe aujourd'hui", a-t-il poursuivi.

M. Le Maire avait déjà indiqué plus tôt sur RTL vouloir "tirer les leçons de ce qui s'est passé sur les autoroutes", dont la privatisation par le gouvernement de Dominique de Villepin en 2005 est aujourd'hui très décriée.

"Je comprends parfaitement les préoccupations des Français qui nous disent: +attendez, sur les autoroutes, les tarifs vous ne les avez pas régulés+", a-t-il assuré. Mais "il n'est pas question de faire de cadeaux à qui que ce soit".

Le gouvernement a annoncé mardi qu'il allait ouvrir la voie à une privatisation d'ADP et de la Française des Jeux, ainsi qu'à la cession de nouveaux titres Engie, dans le cadre de la loi Pacte sur la croissance des entreprises qui sera présentée en conseil des ministres le 18 juin.

Concernant ADP, dont l'Etat possède 50,6% du capital, le gouvernement veut transformer le statut du groupe qui exploite Orly et Paris-Charles-de-Gaulle dans le cadre d'un contrat d'une durée illimitée en un modèle de concession, avec une limite pour l'exploitation de ses actifs fixée à 70 ans.

"Nous aurons un contrat de régulation dans lequel les tarifs seront révisés tous les cinq ans, et où l'Etat gardera la possibilité s'il estime que les tarifs proposés par la société ne sont pas satisfaisants de reprendre la main", a promis M. Le Maire.

"S'il n'y a pas assez d'investissements (...) nous aurons la possibilité de dire à l'entreprise: +vous ne faites pas assez d'investissements+", a-t-il insisté sur RTL.

Et "il n'y aura pas moins de douaniers, il n'y aura pas moins de policiers, il n'y aura pas moins de contrôles aux frontières. Toutes ces activités de contrôle national resteront aux mains de l'Etat", a-t-il dit.

Les syndicats d'Aéroports de Paris (ADP) ont appelé à la grève jeudi pour le "retrait du projet de privatisation".

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