Privatisation d'ADP : Le Maire rejette "la théorie du complot"
Premières passes d'armes en nouvelle lecture à l'Assemblée sur le projet de loi Pacte: le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a rejeté mardi en commission "la théorie du complot" concernant la future privatisation d'ADP, portée selon lui par François Ruffin (LFI).
"Combien de fois Vinci a rendu visite au président Macron ? Combien de fois pour qu'on en soit aujourd'hui à décider la privatisation d'Aéroports de Paris ?", a lancé le député de la Somme au démarrage des débats en commission spéciale, suscitant des remous dans la salle.
Vinci, qui a fait partie des groupes ayant acquis l'exploitation d'autoroutes lors de la privatisation des années 2000, ne cache pas son intérêt pour ADP.
Le mouvement des "gilets jaunes" a été "une révolte des péages" en augmentation, selon M. Ruffin, qui a repris des arguments avancés au Sénat en première lecture pour rejeter le projet de privatisation.
"Aujourd'hui il y a de forts soupçons sur la privatisation d'ADP", a-t-il insisté au sujet de cet article clé du projet de loi.
M. Le Maire lui a rétorqué que "la théorie du complot n'a pas sa place dans les débats", jugeant "les insinuations" pas acceptables.
"Le rôle de l'Etat n'est pas de gérer des dividendes dans les entreprises commerciales", a-t-il appuyé. Or 74% du résultat d'ADP "vient d'activités commerciales (hôtels, commerces, développement international)".
"Ce qui est stratégique, ce sont les pistes et les frontières" qui "continueront d'être contrôlées par l'autorité régalienne, la PAF (police aux frontières) et les douanes". Et "s'agissant du foncier, nous le récupérerons intégralement au bout de 70 ans". Donc "attention aux mots trompeurs" qui visent à "susciter des craintes", a-t-il estimé.
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