Royal Bank of Scotland s'inquiète de l'incertitude économique à l'approche du Brexit

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Par Jean-Baptiste OUBRIER - Londres (AFP)
Publié le 26 octobre 2018 - 13:26
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A l'entrée d'une agence de RBS à Londres, le 22 octobre 2017
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© Tolga Akmen / AFP/Archives
Une agence de la Royal Bank of Scotland à Londres, le 22 octobre 2017
© Tolga Akmen / AFP/Archives

La banque britannique Royal Bank of Scotland (RBS) a amélioré ses résultats au troisième trimestre mais a mis en garde contre l'incertitude économique nuisible à ses affaires à l'approche du Brexit.

RBS, dont la majorité du capital est détenue par les pouvoirs publics, a évoqué vendredi à l'occasion de la présentation de ses résultats les coûts associés à "des perspectives économiques incertaines", une référence directe au Brexit qui pousse à la prudence ménages et entreprises.

La banque explique qu'elle a été contrainte de passer dans ses comptes une charge supplémentaire au troisième trimestre de 100 millions de livres pour prévenir le non remboursement de prêts.

"Le succès de RBS dépend du Brexit et de la manière dont il affecte l'économie britannique. Un ralentissement économique plombera la demande pour des prêts et les profits vont souffrir", explique Lee Wild, analyste chez interactive investor.

Les investisseurs ne semblaient pas rassurés par cette perspective et l'action perdait 4,65% à 223,60 pence vers 08H50 GMT à la Bourse de Londres.

RBS est une des rares banques britanniques à avoir dévoilé un premier impact financier lié à la fragile conjoncture, alors que son directeur général Ross McEwan n'a eu de cesse récemment d'avertir contre les risques d'un possible Brexit sans accord.

Il a évoqué début octobre une possible récession économique au Royaume-Uni en 2019 dans le pire des cas, ajoutant que sa banque était désormais plus prudente dans les prêts qu'elle accorde dans certains secteurs de l'économie, comme le commerce et la construction.

Sur le plan réglementaire, RBS avait assuré ses arrières depuis 2017 en annonçant l'ouverture d'une base européenne à Amsterdam, afin d'être en mesure de proposer ses services financiers sur le continent après la sortie du Royaume-Uni du marché unique. La banque a annoncé vendredi avoir obtenu l'accord des autorités néerlandaises.

- Meilleure santé financière -

Cette prudence sur le Brexit a pris le pas sur des résultats trimestriels de bonne facture, avec un bond de 14% à 448 millions de livres (505 millions d'euros) de son bénéfice net.

Cette hausse des profits reflète une activité en forme avec une progression de 15% de ses revenus à 3,6 milliards de livres, surtout dans Natwest Markets dont le chiffre d'affaires est passé de 20 millions de livres à 569 millions en un an sur le trimestre.

Cette branche de banque d'investissement avait été plombée un an plus tôt par des pertes enregistrés sur des cessions d'actifs, qui ne se sont donc pas renouvelées cette année.

Tout n'est pas pour autant rose pour RBS dont les marges souffrent d'une forte concurrence dans les prêts immobiliers et qui a encore mis de côté 200 millions de livres au troisième trimestre pour faire face aux coûts d'un vaste scandale d'assurance-crédit qui affecte l'ensemble du secteur britannique.

Au total, RBS a constitué des provisions de 5,3 milliards de livres dans cette affaire.

RBS confirme toutefois être désormais sur de meilleurs rails après des années troublées, ce qui lui a permis de renouer avec les bénéfices l'an dernier et de verser récemment à nouveau un dividende à ses actionnaires, le premier en dix ans.

La dernière décennie a été cauchemardesque pour RBS, qui depuis son sauvetage par l'Etat durant la crise financière a subi de lourdes pertes, de coûteux litiges et une sévère cure d'amaigrissement. Elle est désormais recentrée sur la banque de détail au Royaume-Uni.

En mai, la banque a accepté de verser une amende de 5 milliards de dollars au département américain de la Justice au regard de ses agissements avant la crise de 2008. L'Etat a profité de ces meilleures performances financières pour relancer la privatisation de la banque faisant tomber sa part à un peu plus de 60% du capital.

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