Usines Arjowiggins menacées de fermeture : quelque 250 salariés mobilisés au tribunal à Nanterre

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Par AFP - Nanterre
Publié le 06 mars 2019 - 15:38
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Manifestation de salariés de l'usine Arjowiggins de Bessé-sur-Braye, le 28 février 2019
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© JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP/Archives
© JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP/Archives

Quelque 250 salariés d'Arjowiggins se sont déplacés mercredi au tribunal de commerce de Nanterre, où se jouait l'avenir de leurs trois usines en redressement judiciaire, qu'un groupe suédois souhaite notamment reprendre, a constaté une journaliste de l'AFP.

L'entreprise suédoise Lessebo, seule candidate à la reprise des trois usines Arjowiggins Graphic où travaillent plus de 900 personnes, a défendu son projet devant le tribunal. Trois autres offres ont été déposées pour le seul site de Greenfield, à Château-Thierry (Aisne), et une quatrième pour le site de Bourray (Sarthe).

Le tribunal doit rendre une décision jeudi sur l'octroi d'un délai qui permettrait à Lessebo de consolider son offre, mais il pourrait aussi opter pour les autres candidats et prononcer une liquidation, ont indiqué à la sortie de l'audience les représentants de l'intersyndicale.

Dans la matinée, une foule de salariés venus de la Sarthe, colorée par des drapeaux syndicaux et régulièrement traversée par les plaintes de cornes de brume, est arrivée devant le tribunal. Une banderole disant "stop" aux "fermetures Arjo" a été accrochée et des lambeaux de papier ont été répandus sur le trottoir.

"On est là pour montrer qu'on veut être repris et qu'on fait confiance" à Lessebo, a déclaré à l'AFP Dominique Brouté, élu CGT.

"On veut aussi faire voir notre mécontentement et défendre nos emplois", a-t-il poursuivi, estimant qu'une fermeture de l'usine de Bessé-sur-Braye (Sarthe), la plus importante des trois, serait "un sinistre terrible" pour "le bassin d'emplois".

"On croise les doigts mais on angoisse, il faut que chacun joue le jeu", a résumé le maire de cette commune de 2.200 habitants, Jacques Lacoche, venu au tribunal ceint de son écharpe tricolore.

L'offre de reprise globale, déposée le 1er mars, n'est pas "finalisée", a indiqué avant l'audience l'avocat des salariés, Thomas Hollande. "D'une part elle est conditionnée à un apport de fonds de l'Etat à hauteur de 32 millions d'euros" - sur un total de 65 millions - et "le projet industriel n'est pas véritablement clair", a-t-il précisé.

Le groupe suédois de bois et de papier Lessebo (entité voisine de THLF, qui avait au départ déposé l'offre de reprise) associé à un investisseur norvégien, propose de reprendre 413 salariés sur 580 à l'usine de Bessé-sur-Braye, 210 sur 270 à l'usine de Bourray et la totalité des 75 salariés de celle de Château-Thierry.

Lors d'une suspension d'audience, les salariés ont eu un échange très tendu avec le PDG de Sequana, Pascal Lebard, qui possédait Arjowiggins jusque là et que certains salariés tiennent pour responsable de leurs difficultés.

"Le groupe a essayé depuis de très nombreuses années de trouver des solutions, on a investi beaucoup d'argent", s'est notamment défendu M. Lebard, interrompu par des huées, un salarié lançant notamment: "Non, vous vous êtes servi !"

Les usines Arjowiggins Graphic ont été placées en redressement judiciaire le 8 janvier. Une manifestation pour la défense de l'usine a rassemblé 400 personnes le 28 février à Bessé-sur-Braye, après une première mobilisation d'environ 500 personnes au Mans le 20 février.

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