Affaire Grégory : les époux Jacob demandent à rentrer chez eux

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Par AFP
Publié le 23 octobre 2017 - 12:32
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L'avocat de Marcel Jacob, Stéphane Giuranna (D) et l'avocat de Jacqueline Jacob Stéphane Giuranna (D
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L'avocat de Marcel Jacob, Stéphane Giuranna (D) et l'avocat de Jacqueline Jacob Stéphane Giuranna (D) le 20 juin 2017 à Dijon
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Marcel et Jacqueline Jacob reviennent devant la chambre de l'instruction de Dijon, mercredi et vendredi : le couple de septuagénaires, mis en examen pour l'enlèvement et la séquestration suivis de la mort du petit Grégory en 1984, demande la révision de son strict contrôle judiciaire.

Jamais inquiétés auparavant, les deux époux sont soupçonnés d'avoir été les "corbeaux" de l'affaire et d'être impliqués dans le rapt et le décès du petit garçon de 4 ans, retrouvé pieds et poings liés dans les eaux de la Vologne, dans le cadre d'un "acte collectif" qu'ils contestent.

Leur arrestation en juin avait relancé cette énigme qui dure depuis plus de trois décennies. Brièvement écroués, ils ont été libérés mais ont, depuis, l'obligation de résider séparément et loin de leur domicile vosgien.

"Cette interdiction de relation entre époux est une aberration", dénonce l'avocat de Marcel Jacob, Stéphane Giuranna. "S'ils avaient dû accorder leurs violons, ils avaient 33 ans" pour le faire, plaide-t-il en soulignant aussi l'absence de charges et d'indices graves et concordants à leur encontre.

Le grand-oncle et la grand-tante de Grégory, qui sont défendus par des avocats différents, sont convoqués à deux audiences distinctes. Marcel Jacob demandera mercredi à rentrer chez lui, tandis que son épouse, Jacqueline, sollicitera vendredi la levée de toutes les dispositions de son contrôle judiciaire.

- Convoqués par la juge en novembre -

Le procureur général, Jean-Jacques Bosc, devrait requérir le rejet de leurs demandes en arguant notamment que les deux époux sont convoqués en novembre, l'un après l'autre, par la présidente de la chambre de l'instruction, Claire Barbier, qui instruit le dossier et ne les pas interrogés depuis leur mise en examen.

En face, les avocats du couple comptent mettre en avant des alibis qu'ils jugent imparables.

Me Giuranna, notamment, avait annoncé début octobre avoir retrouvé un tableau réalisé par les enquêteurs en 1984, indiquant que la présence des Jacob à leur travail à l'heure du crime avait été "vérifiée auprès de l'employeur".

Lors de son interrogatoire par la juge, programmé le 10 novembre, Marcel Jacob plaidera à nouveau son innocence, avant sa femme le 17 novembre. Jacqueline Jacob, qui avait invoqué son droit au silence lors de ses premières auditions, compte cette fois s'exprimer, selon Me Alexandre Bouthier, un de ses avocats.

"On attend que la justice se dévoile sur ce qu'elle reproche précisément" au couple, souligne le conseil. Car pour lui, "officiellement", elle n'a pas dit "tel quel" que le couple était responsable de la mort de l'enfant.

Mais "le dossier est déjà mort", estime Me Bouthier, selon lequel les époux Jacob ont prouvé qu'ils ne pouvaient matériellement pas avoir commis les faits.

- 'Pas tous les droits' -

Un argument balayé par Me Thierry Moser, avocat historique des parents Villemin, pour qui les alibis retrouvés par Me Giuranna sont "invérifiables" et ne constituent "qu'un rideau de fumée".

Et d'égratigner l'avocat de Marcel Jacob pour avoir "insinué dans les médias que Christine Villemin était, si ce n'est coupable, du moins suspecte de l'assassinat de son enfant Grégory en 1984", alors que cette dernière a été innocentée en 1993 par la cour d'appel de Dijon.

"Un avocat n'a pas tous les droits, même pour la défense de son client", assène Me Moser.

La défense de Murielle Bolle, suspectée d'enlèvement suivi de mort, prépare de son côté une requête en nullité de sa mise en examen, assortie d'une question prioritaire de constitutionnalité sur les conditions de sa garde à vue en 1984.

Âgée de 15 ans, elle avait alors accusé son beau-frère, Bernard Laroche, d'avoir enlevé Grégory, avant de se rétracter. Ce dernier, premier suspect de l'affaire, avait été tué en 1985 par son cousin, Jean-Marie Villemin, le père de l'enfant, persuadé de sa culpabilité.

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