Affaire Mila : "accepter que l'islam soit critiqué", sans "mise à l'index des musulmans"

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Par AFP - Paris
Publié le 06 février 2020 - 15:37
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Mohammed Moussaoui devrait sans surprise présider le CFCM. Il arrive ici au ministère de l'Intérieur le 29 août 2016
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© MATTHIEU ALEXANDRE / AFP/Archives
Mohammed Moussaoui, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) à la Grande Mosquée de Paris, en mars 2019
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Mohammed Moussaoui, nouveau président du Conseil français du culte musulman (CFCM), a affirmé jeudi "accepter que l'islam soit critiqué", après les propos tenus par la lycéenne Mila, menacée de mort depuis, mais cela ne doit pas entraîner "la mise à l'index des musulmans".

"La liberté d'expression est fondamentale. Elle est source d'enrichissement et de progrès par la diffusion d'idées et d'opinions qu'elle permet. Elle est le fondement de notre démocratie et le rempart contre toutes les formes d'aliénation", écrit M. Moussaoui, dans une tribune publiée sur le site internet de Marianne.

"Nous devons accepter que l'islam soit critiqué y compris dans ses principes et fondements", poursuit-il, un peu plus de deux semaines après le début de l'affaire Mila, une lycéenne menacée de viol et de mort après avoir critiqué avec virulence l'islam dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Elle n'a depuis toujours pas réintégré son établissement.

Pour M. Moussaoui, "certains musulmans s'égarent en pensant défendre la dignité de leur religion par la menace, la violence ou l'insulte".

Or, "ils ne font que renforcer et développer la caricature de tous ceux qui veulent réduire l'islam à l'intolérance et à la violence. Ces débordements et ces intimidations sont injustifiables tant vis-à-vis des préceptes de la religion musulmane qu’au regard de la loi républicaine dans laquelle s’exerce notre culte", écrit-il.

"Nous devons accepter tous les débats et refuser toutes les violences", affirme-t-il encore.

Cependant, déclare le président du CFCM, "nous devons, quand la liberté de critiquer devient la volonté d'offenser et de désigner notre communauté de croyants à la vindicte, user de notre droit à défendre nos croyances (...) et de recourir aux procédures que confère notre Etat de droit. L'insulte et l'injure ne seront jamais des expressions respectables ou acceptables".

"Trop souvent, le droit de critiquer notre religion sert de paravent à la mise à l'index des musulmans. Trop souvent, il sert à justifier des formes d'exclusion ou de ségrégation. Voilà pourquoi la justice doit être saisie chaque fois que la frontière entre l'expression libre et la volonté délibérée d'offenser est franchie", poursuit-il.

"L'islam de France (...) demande simplement le respect de ses croyances et de ses croyants", ajoute M. Moussaoui. Et de mettre en garde: "En faisant de l'islam le bouc-émissaire de tous les maux du pays, certains creusent un fossé dangereux entre les citoyens", dit-il, appelant à ne pas oublier la "fraternité".

Peu de temps après la publication de la vidéo, M. Moussaoui avait souligné que "rien ne saurait justifier les menaces de mort à l'égard d'une personne".

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