Après Berlin, Paris pour les "Fous de danse" de Boris Charmatz

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Par AFP
Publié le 25 septembre 2017 - 13:53
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Photo d'archives prise le 4 février 2011 du chorégraphe français Boris Charmatz chez lui à Rennes.
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© DAMIEN MEYER / AFP/Archives
Photo d'archives prise le 4 février 2011 du chorégraphe français Boris Charmatz chez lui à Rennes.
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Le chorégraphe français Boris Charmatz investit dimanche le Centquatre à Paris avec "Fous de danse", un événement de dix heures qui invite le public à participer, et qui a attiré 20.000 personnes à Berlin il y a trois semaines.

Avec ses milliers de danseurs sur le tarmac de l'ancien aéroport de Tempelhof à Berlin, "Fous de danse répond à une attente, une envie d'être ensemble", souligne le chorégraphe français.

A la fois "méga teuf", promenade à travers l'histoire de la danse, avec des pièces d'Isadora Duncan, Trisha Brown, Lucinda Childs, et pratique collective, "Fous de danse" s'inspire directement de la démarche initiée depuis huit ans par Charmatz au Centre chorégraphique national de Rennes, rebaptisé "Musée de la danse".

"On passe de l'échauffement à une répétition avec le public pour créer une pièce, de l'exposition vivante avec une forêt de solos à visiter, à des formes de danses plus sociales ou historiques comme le "Soul Train", explique Boris Charmatz à l'AFP.

Le "Soul Train", inspiré d'une émission télévisée américaine des années 70, propose au public de parcourir la grande nef du 104 en tentant des jetés, des passes de hip hop, et toutes sortes de danses ou de marches.

"Il y a l'idée qu'on partage la culture chorégraphique", souligne le chorégraphe.

A 44 ans, Boris Charmatz est une des stars internationales de la danse, un paradoxe pour le chef de file de la "non-danse" !

"Avec la +non-danse+, on nous a dit qu'on était des pseudo-intellectuels, que ce n'était pas la danse qu'on voulait ni voir ni faire, or, ma génération d'artistes, les Xavier Le Roy, Jérôme Bel, moi, on est au contraire devenus des artistes extrêmement populaires dans les musées", remarque-t-il.

Jérôme Bel est l'objet d'un "portrait" copieux au Festival d'Automne à Paris, avec pas moins de huit spectacles.

Née au milieu des années 90, la "non-danse" s'affranchit des frontières entre les arts, mélangeant vidéo, performance, art plastique, théâtre, et se libère du lieu assigné du théâtre, investissant des lieux ouverts: espaces publics des musées, places, gares...

- Musée de la danse et danse au musée -

"J'aime bien l'idée que la danse, c'est plus large que le spectacle dans un théâtre, c'est aussi des gens qui pratiquent sur You Tube ou sous la douche, beaucoup de manières d'expérimenter la danse, et le Musée de la danse est devenu une sorte de spécialiste de cette ouverture", dit-il.

Charmatz a investi ces dernières années le Moma de New York, la Tate Modern de Londres et vient de faire l'ouverture pendant trois semaines de la célèbre Volksbühne de Berlin.

"Le Moma, la Tate Modern on été pionniers depuis dix ou quinze ans pour imaginer ce qu'un musée pouvait être au 21e siècle, c'est à dire pas uniquement un musée d'objets mais aussi de pensées, de mouvements, de performances", rappelle le chorégraphe.

En France, les musées sont plus frileux, cantonnant souvent les performances dans l'espace traditionnel de la salle de spectacle, comme au Centre Pompidou.

Mais récemment, le Palais de Tokyo (avec sa carte blanche à Tino Sehgal) et l'Opéra de Paris ont ouvert leurs espaces publics à la performance ("20 danseurs pour le XXe siècle" de Boris Charmatz).

Si le musée voit dans la danse un aiguillon pour se réinventer, celle-ci y gagne un public nouveau, surtout lorsque l'événement est gratuit.

"Je crois vraiment à la gratuité", souligne Boris Charmatz. "Si vous allez à un spectacle à l'Opéra, vous êtes abonnés ou vous avez réservé et vous y allez comme dans un sanctuaire. Si vous allez au Centquatre, c'est gratuit, et surtout c'est un événement horizontal: il n'y a pas de scène, pas de gradin, la danse la plus professionnelle et celle des enfants, des amateurs et du public sont au même niveau, du coup on a une vraie possibilité artistique".

Parallèlement, Boris Charmatz crée des pièces "normales" données dans le cadre traditionnel du théâtre, comme "10.000 gestes", qui sera donné au Palais de Chaillot, toujours dans le cadre du Festival d'Automne à Paris, du 19 au 21 octobre.

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