Au Bourget, l'industrie aéronautique cherche ses futures recrues

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Par Jules BONNARD - Le Bourget (France) (AFP)
Publié le 22 juin 2019 - 11:23
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La foule des visiteurs au salon du Bourget, le 21 juin 2019
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© ERIC PIERMONT / AFP
La foule des visiteurs au salon du Bourget, le 21 juin 2019
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Mécaniciens monteurs, techniciens usineurs, chaudronniers aéronautiques, mais aussi informaticiens et bien sûr, les pilotes: la filière de l'aviation, en pleine croissance, cherche ses futures recrues, au 53e salon du Bourget dont les portes sont ouvertes au public tout le week-end.

Le salon annonce 22.000 postes ouverts cette année. Le Premier ministre Édouard Philippe y a loué "une opportunité extraordinaire pour beaucoup de jeunes femmes et de jeunes hommes de trouver un métier qui a du sens".

"On a constaté un démarrage très rapide de la réforme de l'apprentissage, avec 15% d'apprentis en plus dans l'aéronautique depuis le début de l'année. Cela montre qu'il y a une appétence absolument considérable", s'est-il félicité.

Lors d'un échange avec de jeunes apprentis de l'AFMAE - CFA des métiers de l'aviation, il a glissé : "vous savez tous qu'après votre formation, il y a du boulot".

Dans le hangar "Avion des métiers", les industriels sont réunis pour présenter différentes carrières et tenter d'engager les meilleurs profils.

"Technicien ajusteur ou chaudronnier aéronautique sont des métiers en tension", explique à l'AFP Manuel Petit, responsable de l'emploi chez Dassault.

"Une charge de travail importante et le renouvellement des départs à la retraite" poussent l'industriel à embaucher également dans la conception, les achats et les métiers de l'informatique: 1.000 personnes au total.

"Guerre des talents"

"Il n'y a pas assez de jeunes pour tout le monde. Heureusement, on a notre notoriété qui nous aide malgré tout", déclare-t-il à l'AFP.

Le stand ne désemplit pas. Après un bref entretien, les candidats laissent leurs coordonnées sur une application, et sont incités à déposer leur CV en ligne. "On réfléchit même à un système de promesses d'embauches", ajoute M. Petit.

Chez Thales, on confirme une "guerre des talents". 2.500 recrutements en CDI sont prévus en France. Cette année, le groupe de hautes technologies et de défense met en avant deux métiers: "technicien en électronique et ingénieur d'étude dans l'intelligence artificielle".

"Les gens qui viennent nous voir ne connaissent pas ces métiers. Nos opérateurs sont là pour leur apporter un témoignage concret", explique à l'AFP le directeur du recrutement Vincent Mattei, en présentant des circuits électroniques et quelques vidéos pédagogiques.

Thales expose au salon le "cockpit du futur", FlytX, connecté et tactile, "conçu pour la génération de pilotes qui arrive, plus habituée à des écrans qu'à des boutons".

Malgré le bruit assourdissant des démonstrations aériennes, les installations immersives permettant de s'essayer aux gestes professionnels captivent les plus jeunes.

Richard Agustin, formateur peinture chez Satys, "coache" des enfants qui, armés d'une maquette de pistolet électrostatique, tentent de recouvrir de jaune une aile sur un écran. "Beaucoup de visiteurs nous disent n'avoir jamais pensé à ce métier", rapporte-t-il.

- Attroupements -

Les plus gros attroupements se situent tout de même au bout du hangar, dédié aux compagnies aériennes et aux formations de pilotage.

L'école nationale de l'aviation civile (ENAC) forme gratuitement environ 25 pilotes en France chaque année.

"Aujourd'hui le marché est assez porteur. Il a repris depuis 2016", explique à l'AFP Adrien Lucq, élève pilote de ligne. Pour lui, l'ENAC représente "la voie royale pour devenir pilote" mais le recrutement, souvent après une classe préparatoire, reste très sélectif.

En face, le stand des Cadets d'Air France propose de devenir pilote en 2 ans, même sans expérience préalable. Fermée en 2008, la filière gratuite et financée par la compagnie a rouvert 10 ans plus tard.

À l'issue de trois phases de sélection, sur plusieurs mois, constituées de tests psychologiques et psychotechniques, les 140 admis (sur plus de 4.000 candidats) intègrent le cursus puis peuvent piloter directement pour la compagnie française et ses filiales.

Encore timide sous sa casquette blanche, Antoine, 15 ans, qui "rêve de devenir pilote" depuis une visite enfant au Bourget, se renseigne sur le parcours attendu. "Bosse l'anglais", lui conseille l'un des Cadets.

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