Aux assises de l'Isère, 15 ans de réclusion pour le meurtre de son ex-petite amie

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Par Fanny HARDY - Grenoble (AFP)
Publié le 13 juin 2018 - 21:26
Mis à jour le 14 juin 2018 - 00:00
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Il a de lui-même demandé à la cour de le punir: Simon Thirel, 22 ans, a été condamné mercredi soir à Grenoble à 15 ans de réclusion pour le meurtre de son ex-petite amie en octobre 2015 à Saint-Jean-de-Moirans (Isère).

Après trois heures de délibéré et contre l'avis de l'avocate générale Marion Lozac’hmeur, qui avait requis 20 ans de réclusion et une période de sûreté de dix ans, la cour n'a pas retenu la préméditation.

La cour a assorti la condamnation de 10 ans de suivi socio-judiciaire et d'une injonction de soins.

"Je n’ai qu’un seul souhait pour vous tous qui allez me juger: il faut me punir et me permettre de me soigner. J’ai besoin de cette peine et de ces soins", a déclaré l'accusé, avant que la cour ne se retire pour délibérer, peu avant 17H00.

D'une voix tremblante, le jeune homme a "demandé pardon du fond du coeur" à la famille et aux amis de sa victime, ajoutant comprendre qu'ils ne puissent le pardonner.

"Ce n’est pas un crime passionnel, un crime d’amour, que vous avez à juger, c’est un crime d’amour-propre", avait lancé un peu plus tôt l'avocate générale, Marion Lozac’hmeur, dans un réquisitoire de moins d'une heure.

Le matin du 2 octobre 2015, le jeune étudiant en IUT de physique s'était introduit dans la maison familiale, puis dans la chambre de Julie. Surprise à son réveil, elle l'aurait giflé. Il l’avait alors étranglée, pendant une quinzaine de minutes, avant de lui asséner une vingtaine de coups de couteau principalement à la tête et au cou.

Alertée par le bruit, la mère de la victime s'était battue avec lui pour tenter de l’éloigner. Le jeune homme prenait alors la fuite avant d'appeler lui-même les secours. Il avait été interpellé peu après, alors que Julie décédait à l’hôpital dans la matinée.

Leur rupture était intervenue peu après un avortement de la jeune lycéenne au début de l'année 2015, au terme d'une relation amoureuse de plus de deux ans.

Les semaines précédant le drame, Simon Thirel avait exercé un harcèlement incessant sur Julie, via les réseaux sociaux, allant jusqu'à répandre des rumeurs selon lesquelles elle lui aurait transmis des maladies sexuellement transmissibles.

- "Julie s'est vue mourir" -

Tout en reconnaissant l’altération du discernement de l’accusé, l’avocate générale avait estimé que l’intention homicide ne faisait aucun doute, du fait de la durée de l’étranglement: "Quinze minutes, c’est extrêmement long".

"Julie s’est vue mourir; elle a eu le temps de se voir mourir", avait martelé Mme Lozac’hmeur, pour qui la préméditation est "signée" et la volonté de dissimulation "claire".

La magistrate avait également souligné la position "atroce" de la mère de Julie qui était présente quand sa fille a été tuée, dans des circonstances relevant de "la sauvagerie" et de "la barbarie".

"Avez-vous la certitude que le projet criminel est complètement sédimenté ? Il faut se questionner parce que les choses sont complexes", a rétorqué l'avocat de la défense Denis Dreyfus, pour qui "le doute doit profiter à l’accusé".

Contestant que l'on puisse affirmer qu'il y ait préméditation dans ce dossier "compliqué", il a réclamé pour son client "une peine à la hauteur des actes commis", tout en demandant de prendre en compte ses "capacités de reconstruction" et "l’altération de son discernement".

"Simon a fait un sacré parcours. Il va falloir continuer", notamment en se soignant, "ce n’est pas si commun", a-t-il plaidé.

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