Chaises empilées, ardoises vides : Marseille vit son premier jour cafés fermés

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Par AFP - Marseille
Publié le 28 septembre 2020 - 10:49
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Un restaurateur empile son mobilier de terrasse, le 27 septembre 2020 à Marseille
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© NICOLAS TUCAT / AFP
Un restaurateur empile son mobilier de terrasse, le 27 septembre 2020 à Marseille
© NICOLAS TUCAT / AFP

Chaises et tables empilées les unes sur les autres, comptoirs vides, portes closes: Marseille s'est réveillée lundi sans café où s'installer prendre un expresso ou un thé après la décision de fermeture pour lutter contre la propagation du Covid-19.

Dans la deuxième ville de France, en face de la gare Saint-Charles, le café du Printemps, ouvert généralement au petit matin, est bouclé et l'ardoise affichant le plat du jour est vide.

Dans un autre quartier de Marseille, le long de l'avenue du Prado, le café-brasserie Le Kilt, a lui décidé d'ouvrir pour la vente à emporter.

"Le plus dur, je pense, c'est de voir tout le monde travailler et de ne pas pouvoir travailler", lâche en astiquant le bar Clément, qui préfère ne pas donner son nom de famille. "Il va y avoir beaucoup moins de clients pour la vente à emporter", ajoute-t-il avec lassitude.

Face à la propagation du coronavirus, le gouvernement a ordonné la fermeture totale des restaurants et des bars à Aix-en-Provence et Marseille pour 15 jours.

Dans les Bouches-du-Rhône, la fermeture concerne également 15 autres communes , dont La Ciotat, Gardanne, Arles ou Martigues, mais uniquement entre 22H00 et 06H00. Les mêmes horaires de fermeture sont imposés à partir de lundi pour 11 autres grandes villes françaises, dont Paris, Nice, Lille, Lyon ou Bordeaux.

L'annonce mercredi de ces nouvelles mesures par le ministre de la Santé Olivier Véran avait suscité un tollé parmi les professionnels et les élus locaux, en particulier à Marseille, où beaucoup ont dénoncé des restrictions prises sans aucune concertation et mis en avant le ralentissement selon eux de l'épidémie dans la région.

Le président LR de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Renaud Muselier, a ainsi annoncé avoir déposé un recours collectif en référé-liberté, devant le tribunal administratif de Marseille.

Lundi, une centaine de professionnels, dont de nombreux employés du groupe Henry Blanc, spécialisé dans la distribution de café aux restaurateurs, ont manifesté et bloqué un tunnel marseillais.

"En tant que chef d’entreprise, ce n’est pas dans notre ADN de manifester mais aujourd’hui ça s’impose à nous. On veut la suspension de cet arrêté qui a été décidé de façon arbitraire. Nous travaillons à 95% avec le monde des métiers de bouche alors par effet ricochet, s’ils sont fermés, nous ne travaillons pas non plus", a témoigné Jean-Luc Blanc, président du groupe.

"Les annonces du gouvernement, je n’y comprends plus rien. Nous avons 80 collaborateurs qui tournent dans les hôtels et restaurants et pas un seul qui est positif au Covid-19. C’est injuste", a-t-il ajouté.

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