Coronavirus : inquiétude chez les salariés qui vont physiquement travailler

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Par Déborah CLAUDE - Paris (AFP)
Publié le 15 mars 2020 - 18:57
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Des files d'attente aux caisses dans un supermarché à Villiers-sur-Marne en banlieue parisienne, le 13 mars 2020
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© Martin Bureau / AFP
Dans un supermarché à Villiers-sur-Marne, le 13 mars 2020
© Martin Bureau / AFP

Entre les transporteurs routiers qui se demandent où ils pourront manger sur leur trajet, les caissiers des supermarchés inquiets des distances avec leurs clients ou les employés de banque qui veulent des masques FFP2, c'est l'inquiétude tous azimuts dans les secteurs encore en activité, en pleine crise du coronavirus.

Dimanche, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a promis "un guide de bonnes pratiques" pour certains secteurs et a déjà évoqué l'installation "de vitres en plexi", la mise à disposition de "gel hydroalcoolique", voire le recrutement de "vigiles" à l'entrée des magasins.

Commerces alimentaires, bureaux de tabac, animaleries, stations-service, parapharmacies... Une série de commerces et d'activités restent ouverts. Outre les mesures de distance de sécurité avec les clients, la CGT commerce et services veut que les salariés disposent de "gants et masques de protection" mais aussi qu'ils puissent faire des "pauses régulières afin de se laver les mains".

Dans les transports, la direction de la SNCF et les syndicats passent en revue tous les métiers pour affiner les mesures à prendre: espace dans les guichets, suppression des "accueils embarquement" pour fluidifier la circulation sur les quais, par exemple.

Et, a expliqué Didier Mathis (Unsa-Ferroviaire) à l'AFP, ils étudient le cas des équipes de police ferroviaire qui peuvent se déplacer en voiture. "Il faut passer de 4 à 2 par voiture", plaide-t-il.

De même, il faut s'assurer que les personnels qui travaillent sur les voies ferrées aient bien du gel pour se laver les mains, car "il n'y a pas de robinet", et aussi que les rames de train soient désinfectées dans les règles.

Les plateformes de livraison de repas restent en activité, ce qui n'est pas sans susciter également des réactions. "Nous, livreurs, sommes toujours contraints de travailler, alors que les restaurants sont pourtant fermés au public", font valoir les coursiers en lutte CGT de Lyon.

- Masques FFP2 demandés dans la banque -

Vendredi soir, Deliveroo avait annoncé qu'il mettait en place "une nouvelle fonctionnalité permettant aux clients et aux livreurs de choisir la livraison sans contact", en posant notamment le sac devant la porte d'entrée du client et "en reculant d'un mètre".

Dans le même temps, l'entreprise a annoncé "un fonds exceptionnel pour les livreurs" atteints par le coronavirus ou "mis en isolement par une autorité médicale".

Côté logistique, en plus de la question sanitaire, les conditions de travail vont changer puisque le gouvernement va "assouplir les horaires de nuit" et "les heures supplémentaires". Le ministère du Travail doit donner des précisions en fin de journée dimanche.

Dans la banque, le premier syndicat du secteur, le SNB/CFE-CGC a exigé dimanche dans un communiqué "gants, gel hydroalcoolique" et une denrée rare, et réservé aux personnels soignants jusqu'ici, "des masques FFP2".

En outre, il souhaite "que tous les rendez-vous commerciaux ne nécessitant pas un contact physique soient effectués à distance" et "que les locaux et machines libre service" soient régulièrement désinfectées durant la journée.

De son côté, l'Union fédérale route CFDT "s'inquiète pour les milliers de conducteurs qui doivent pouvoir s'alimenter et avoir une hygiène convenable".

Et les questions s'accumulent aussi sur le droit de retrait: des conducteurs de bus et de tram l'ont fait valoir à Bordeaux. Quid des assistantes maternelles, alors que les crèches sont fermées, qui s'interrogent sur leur propre droit à cesser le travail ?

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