Coronavirus : le confinement bouleverse la vie communautaire des tribus kanak

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Par AFP - Nouméa
Publié le 27 mars 2020 - 05:21
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Habitations du district coutumier Wagap à Poindimié en Nouvelle-Calédonie, le 26 septembre 2018
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© Theo Rouby / AFP/Archives
Habitations du district coutumier Wagap à Poindimié en Nouvelle-Calédonie, le 26 septembre 2018
© Theo Rouby / AFP/Archives

Les autorités coutumières kanak de Nouvelle-Calédonie s'organisent pour faire respecter le confinement face au coronavirus, qui est compliqué pour une société où la vie communautaire est la règle, a constaté vendredi l'AFP.

"Il faut décaler dans le temps tous les évènements culturels. Prenez conscience que c'est un virus qui est dangereux, surtout pour les anciens", a exhorté sur Nouvelle-Calédonie la 1ère, Roch Wamytan, grand chef de la tribu de Saint-Louis, à la périphérie de Nouméa et également président du Congrès (assemblée législative, ndlr).

L'archipel français du Pacifique sud compte environ 340 tribus kanak, regroupées en districts, où l'on vit selon les codes de la "coutume": habitat communautaire, célébrations rituelles, partage des ressources et travaux collectifs.

Pour l'heure, 14 cas (aucun grave) de la maladie Covid-19 ont été détectés en Nouvelle-Calédonie où le confinement est entré en vigueur lundi.

"J'ai chargé tous les chefs de clan d'exposer les conséquences d'une arrivée du virus et les mesures pour se protéger", a expliqué à l'AFP Georges Mandaoué, président du district de Waraï sur la commune de Houaïlou (côte est).

"On a décidé de surseoir à tous les évènements comme les mariages ou la fête de la nouvelle igname. Seuls les enterrements seront maintenus mais juste avec la famille proche, pas plus de 20 personnes", poursuit-il.

Habituellement, les deuils suscitent des rassemblements de plusieurs centaines de personnes où se retrouvent tous les clans alliés du défunt, reflétant les réseaux d'échange qui fondent cette civilisation millénaire.

Ancien président du Sénat coutumier, assemblée consultative où siègent 16 dirigeants traditionnels, Georges Mandaoué se félicite de la prise de conscience des populations, qui vont "aux champs en respectant les distances barrière, à la rivière mais plus en mer et se font signe de loin sans se serrer la main".

Selon lui, le virus aurait un impact "effrayant" sur la population tribale déjà en mauvais état sanitaire, avec une forte prévalence des maladies respiratoires, cardiovasculaires ou du diabète.

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