Déconfinement économique : LR défend ses options pour "aller plus vite"

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Par Adrien DE CALAN - Paris (AFP)
Publié le 11 juin 2020 - 23:21
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Alors que le gouvernement vient de présenter son troisième budget de crise, LR a tenté de répliquer jeudi à l'Assemblée avec ses propres propositions pour "accélérer le déconfinement économique": allègements de charges pour les entreprises ou baisse de la TVA dans la restauration. Des mesures retoquées.

Sans surprise, le groupe de droite a vu ses propositions de loi rejetées une à une dans l'hémicycle et a dénoncé le "sectarisme" des "marcheurs". LR a surtout utilisé cette "niche parlementaire "pour réclamer une reprise "plus rapide", avec un protocole sanitaire "assoupli", comme l'avait demandé le Medef mardi.

"Il faut garder les gestes barrières, mais l'épidémie recule et il y a davantage de protection comme les masques. Tout ca nous montre qu'on peut accélérer le déconfinement", estime le chef de file des députés de droite Damien Abad, favorable à une réouverture des salles des restaurants "dès ce week-end" en Ile-de-France.

Les LR ont notamment défendu la baisse de la TVA à 5,5% pour l'hôtellerie et la restauration jusqu'à fin 2020, une mesure qui, d'après M. Abad, permettrait de sauver "un emploi par restaurant".

Mais cette disposition n'est "pas opportune", selon la majorité, qui met en avant la série d'aides au secteur: chômage partiel jusqu'à fin septembre, fonds de soutien...

La droite a plaidé pour une "baisse du coût du travail" avec une proposition d'Eric Woerth pour transformer le chômage partiel en baisse de charges ou de Guillaume Peltier pour exonérer de charges toute embauche en CDI d'un jeune de moins de 25 ans.

De "vieilles recettes" selon la majorité, pendant que la gauche dénonçait les "effets d'aubaine" de cette "politique de l'offre".

Contre ces mesures "parcellaires", la ministre du Travail Muriel Pénicaud a défendu "des dispositifs mieux ciblés", "plus exigeants en matière de maintien dans l'emploi" ou le plan jeunes prévu pour début juillet.

La discussion a été plus sensible en soirée sur les compétences des collectivités. Soutenue par toute l'opposition, de la gauche à l'extrême droite, LR a réclamé "plus de souplesse" pour autoriser les départements à agir en faveur des petites entreprises et de l'attractivité économique, domaine réservé aux régions.

Opposée à ce texte, la ministre de la Cohésion des territoires Jacqueline Gourault a revendiqué la logique du "guichet unique" régional pour éviter les doublons et "ne pas disperser" l'argent public.

- "Longue litanie" -

Tout au long de la journée, la droite a globalement reproché à la majorité le "coup de frein trop brutal" de l'économie et "un plan de relance saucissonné secteur par secteur", à coups de "rafistolage et de sparadraps".

Mais difficile de se faire entendre quand le gouvernement enchaîne les annonces, dont le nouveau budget attendu fin juin dans l'hémicycle, avec un effort supplémentaire d'environ 45 milliards d'euros pour les secteurs les plus touchés comme le tourisme (18 milliards) ou l'automobile (8 milliards).

Depuis le début de la crise, le soutien total de l'Etat s'élève à 460 milliards d'euros, en intégrant les prêts et les garanties.

La députée LREM Cendra Motin critique chez LR "une longue litanie de dépenses fiscales, sans jamais mettre de recettes en face", alors que sur le fond "3/4 des mesures" figurent peu ou prou "dans le PLFR 3", ce troisième budget rectifié présenté mercredi en Conseil des ministres.

Alors qu'Emmanuel Macron s'exprimera dimanche soir sur la crise, les LR tentent d' incarner une opposition "crédible et responsable", et se distinguer des "surenchères" des Insoumis ou de Marine Le Pen, repètent-ils.

Le parti de Christian Jacob a présenté début juin un plan de relance global de 250 milliards d'euros, intégrant certaines des propositions de loi présentées ce jeudi, mais aussi le sujet sensible du temps de travail. La droite veut "permettre par la négociation d'entreprise, d'augmenter le temps de travail" de manière annualisée "et d'augmenter ainsi les salaires".

Autre idée, à l'heure du retour de la droite sociale, la participation, dont LR veut faire profiter "tous les salariés" avec un objectif de "10% de la rémunération". Mais cela ne faisait pas partie des textes défendus jeudi, dont une dernière proposition examinée en soirée pour supprimer la TVA sur les masques.

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