L'homme arrêté à Glasgow n'est pas le Français Xavier Dupont de Ligonnès

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Par Katell PRIGENT, Sylvie MALIGORNE, Grégory DANEL avec Céline AGNIEL à Limay - Paris (AFP)
Publié le 12 octobre 2019 - 14:21
Mis à jour le 13 octobre 2019 - 00:52
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Portrait de Xavier Dupont de Ligonnes, extrait de sa fiche d'inscription à un club de tir rendue publique le 23 avril 2011
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© - / AFP/Archives
Portrait de Xavier Dupont de Ligonnes, extrait de sa fiche d'inscription à un club de tir rendue publique le 23 avril 2011
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L'homme arrêté à l'aéroport de Glasgow n'est pas le Français Xavier Dupont de Ligonnès, soupçonné du meurtre en 2011 de sa femme et de ses quatre enfants, l'une des grandes énigmes criminelles des dernières décennies en France, selon les résultats samedi d'un test ADN.

"Ce test s'est révélé négatif", a déclaré samedi à l'AFP une source proche de l'enquête, au lendemain de l'arrestation par la police écossaise d'un homme en provenance de Paris à l'aéroport de Glasgow.

Ce dernier avait été contrôlé et arrêté sur la base d'une "dénonciation anonyme", d'après des sources françaises proches de l'enquête. Selon la police écossaise, ses empreintes correspondaient à celles de l'homme recherché après le meurtre de sa femme et de ses quatre enfants en 2011 à Nantes (ouest).

Il a été libéré dans la soirée.

"A la suite des résultats de ces tests, il a été confirmé que l'homme arrêté n'était pas l'homme soupçonné de crimes en France", a fait savoir la police écossaise dans un communiqué, précisant que "l'homme et sa famille n'ont aucune intention de s'exprimer dans les médias pour le moment".

Des doutes étaient apparus samedi matin sur son identité, les certitudes initiales sur les empreintes digitales s'étant progressivement estompées, a raconté une source proche de l'enquête. La perquisition vendredi soir dans une maison de Limay (en région parisienne), dont l'adresse figurait sur le passeport de l'homme arrêté, a renforcé la piste d'une erreur de personne.

La maison appartient à un septuagénaire d'origine portugaise, Guy Joao, marié depuis quelques années à une Ecossaise, ont souligné des voisins interrogés par l'AFP. "C'est impossible" que ce soit lui, c'"est un homme sans histoire", a déclaré l'un d'eux, Mario Vieira, un retraité de 75 ans habitant une commune mitoyenne.

- "C'est pas lui" -

M. Vieira a précisé être "ami depuis plus de 45 ans" avec l'homme interpellé, avec lequel il avait travaillé dans l'usine de Renault Flins. Selon lui, son voisin s'était "fait piquer ses documents d'identité dans sa sacoche à (l'aéroport parisien de Roissy) Charles de Gaulle en 2014".

Le procureur de Nantes avait appelé vendredi soir à la "prudence", en attendant l'arrivée samedi à Glasgow d'enquêteurs français.

Xavier Dupont de Ligonnès, qui a disparu depuis le quintuple meurtre, est activement recherché depuis cette date. A maintes reprises, des signalements sont parvenus aux enquêteurs dont les milliers de procès-verbaux rédigés n'ont pas permis de dire s'il était mort ou vivant, s'il avait pu organiser sa fuite ou s'il s'était suicidé.

Il avait été aperçu pour la dernière fois en avril 2011 : le 14 avril, il avait été filmé par la caméra d'un distributeur de billets, et, le 15, il avait quitté à pied un hôtel de Roquebrune-sur-Argens (dans le Var, sud-est de la France) avec, sur le dos, un étui pouvant contenir une carabine.

Six jours plus tard, les corps de sa femme et de ses quatre enfants étaient découverts, enterrés sous la terrasse de la maison familiale, enroulés dans des draps et de la chaux.

Agnès Dupont de Ligonnès, 48 ans, Arthur, 21 ans, Thomas, 18 ans, Anne, 16 ans, et Benoît, 13 ans, ont été tués à la 22 Long Rifle, vraisemblablement deux semaines plus tôt, entre le 3 et le 5 avril, d'au moins deux balles dans la tête. Une "exécution méthodique", selon les rapports d'autopsie.

Avec six jours de retard sur le père de famille, les enquêteurs avaient alors remonté le fil de son emploi du temps, sans percer le mystère.

Plusieurs opérations et campagnes de fouilles ont été effectuées dans le Var, le département français où la famille Dupont de Ligonnès avait habité dans les années 1990, notamment après des découvertes de cadavres non identifiés.

A plusieurs reprises, les enquêteurs ont été envoyés sur de fausses pistes par des témoins qui affirmaient avoir l'aperçu.

Après avoir annoncé avec d'autres médias son arrestation, le journal Le Parisien a présenté samedi ses excuses à "la famille des victimes" et à la personne interpellée à tort en Ecosse.

De nombreux autres médias - dont l'AFP, les quotidiens Le Monde, Le Figaro, Libération et la chaîne de télévision BFMTV - ont publié le même jour, dans un souci de transparence, une chronologie détaillant la façon dont sont sorties les informations en provenance de différentes sources, qui les ont conduits à diffuser vendredi cette nouvelle.

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