Estelle Mouzin : la deuxième journée de fouilles infructueuse dans les Ardennes

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Par Dominique CHARTON, Julia PAVESI, Zoé LEROY - Donchery (France) (AFP)
Publié le 23 juin 2020 - 16:15
Mis à jour le 24 juin 2020 - 00:06
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Les gendarmes devant une maison ayant appartenu au tueur en série Michel Fourniret, le 22 juin 2020 à Ville-sur-Lumes, dans les Ardennes
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© FRANCOIS NASCIMBENI / AFP
Les gendarmes devant une maison ayant appartenu au tueur en série Michel Fourniret, le 22 juin 2020 à Ville-sur-Lumes, dans les Ardennes
© FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

Toujours aucune trace d'Estelle Mouzin: les fouilles de la deuxième journée sont restées infructueuses mardi dans les Ardennes, aux abords du Château de Sautou, ancienne propriété de Michel Fourniret proche de celle fouillée la veille, mais doivent se poursuivre "toute la semaine", laissant "l'espoir" à la famille de retrouver le corps.

"On ne peut pas dire qu'il y a des avancées", mais "il y a eu des portes fermées, (...) des endroits qu'on peut écarter aujourd'hui" et "il reste encore beaucoup à faire", a déclaré mardi soir Didier Seban, l'un des avocats de la famille Mouzin, alors que s'achevait cette journée de recherches.

A Donchery, au sein de l'immense domaine du Sautou, "ce n'est pas fini": "on fait venir une deuxième pelleteuse demain, plus importante", et tout "est passé au tamis pour se dire qu'on n'oublie rien", a ajouté l'avocat, évoquant notamment la forêt entourant la bâtisse.

Outre cette propriété de 15 hectares, la maison de Ville-sur-Lumes déjà fouillée lundi, et "tous les lieux" visités par le tueur en série dans les Ardennes, des investigations devraient également avoir lieu "en Belgique", a poursuivi l'avocat, estimant que les enquêteurs pourraient "peut-être décider de se diviser" pour fouiller simultanément divers endroits. La Gendarmerie nationale a toutefois assuré mardi matin que des fouilles en Belgique n'étaient pas envisagées.

L'équipe de recherche, composée d'une cinquantaine de gendarmes et experts, dont des membres de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie, de la brigade fluviale ou de sapeurs de l'Armée de Terre, ont passé la journée dans le domaine, accompagnés de la juge d'instruction parisienne Sabine Kheris.

C'est dans cette propriété isolée, accessible uniquement par une route forestière, qu'avaient été retrouvés en 2004 les corps d'Elisabeth Brichet, 12 ans, et de Jeanne-Marie Desramault, 22 ans, deux victimes du tueur en série.

"De très grands moyens sont mis en œuvre, des plongeurs, des géoradars, des drones. L'ensemble des points d'eau sont vérifiés sur la base des différentes déclarations qu'à pu faire Michel Fourniret", avait déjà expliqué Me Seban à la mi-journée.

Le tueur en série a "donné des indications qui paraissent suffisantes pour considérer que c'est un lieu suffisamment isolé, qu'il connaissait parfaitement, proche de son parcours vers la Belgique... On travaille sur des endroits ciblés parce qu'on connaît Michel Fourniret, c'est plutôt un partisan du moindre effort", avait-il expliqué.

Lors de la disparition d'Estelle Mouzin en 2003 à Guermantes (Seine-et-Marne), Michel Fourniret n'était plus propriétaire de ce château (acheté en 1988 et revendu en 1990), mais selon Me Seban cela n'exclut pas qu'il ait pu venir cacher un corps quelque part dans le domaine.

- Le déroulé des faits "aux oubliettes" -

Les recherches avaient débuté lundi dans l'ancienne maison de Fourniret à Ville-sur-Lumes, à une dizaine de kilomètres de Donchery, sans découverte majeure.

Mardi, aucune recherche n'a eu lieu dans cette maison dont l'accès n'était plus barré par la gendarmerie, selon un journaliste de l'AFP. Mais selon Me Seban, les enquêteurs pourraient décider d'y retourner en fonction de l'examen des images filmées par le drone équipé d'une caméra hyperspectrale.

Régulièrement visitée par Fourniret jusqu'à son arrestation en 2003, cette maison, que la locataire a pu réintégrer, n'avait jamais été fouillée auparavant.

"L'Ogre des Ardennes" n'a pas été emmené sur le lieu des fouilles, mais "cela n'est pas un handicap", a assuré à l'AFP Corinne Hermann, avocate de la famille Mouzin.

Fourniret a été déclaré coupable en 2008 des meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001 et condamné à la perpétuité incompressible, avant d'être à nouveau condamné en 2018 pour un assassinat crapuleux.

En février 2018, il a avoué avoir tué deux autres jeunes femmes dans l'Yonne, Marie-Angèle Domece et Joanna Parrish, et après des années de dénégations, il a reconnu début mars le meurtre d'Estelle Mouzin, 9 ans, enlevée le 9 janvier 2003 alors qu'elle rentrait de l'école à Guermantes (Seine-et-Marne).

"Il est possible que cette image m'indispose (…) et je reconnais là un être qui n’est plus là par ma faute", avait-il déclaré à la juge. Mais "les circonstances, la suite, le déroulement, c'est dans les oubliettes", avait-il poursuivi.

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