Femme tuée par des chiens dans l'Aisne : ce que l'on sait

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Par Elia VAISSIERE - Lille (AFP)
Publié le 22 novembre 2019 - 15:34
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Des prélèvements génétiques effectués "sur 67 chiens" pour "identifier" les animaux ayant attaqué une femme enceinte samedi dans l'Aisne devront être analysés pendant "plusieurs jours"
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© MICHAL CIZEK / AFP/Archives
Une femme mordue à mort par des chiens dans le nord de la France
© MICHAL CIZEK / AFP/Archives

Elisa Pilarski, une femme enceinte de 29 ans, a été tuée par des chiens dans la forêt de Retz (Aisne) samedi alors qu'elle promenait le sien dans un secteur où était organisée une chasse à courre. Voici ce que l'on sait:

La trame connue des évènements

Samedi, Elisa Pilarski part se promener en bordure de forêt de Retz dans les environs de Saint-Pierre-Aigle (Aisne), indiquant à son compagnon, selon les déclarations de celui-ci, qu'elle va "promener les chiens".

Parallèlement, une chasse à courre est organisée dans cette forêt.

Peu après 12H00, la jeune femme diffuse un message sur Facebook indiquant qu'un chien malinois non tenu en laisse "rode dans les environs", selon le parquet. D'après une capture d'écran de ce message diffusée sur BFMTV, elle promène à ce moment-là l'un de ses cinq American Stafforshire, prénommé Chivas.

Plus tard, elle passe un appel inquiétant à son compagnon, Christophe, qui se trouve alors sur son lieu de travail à près de 70 km. Selon l'audition de ce dernier, elle dit se trouver avec Curtis et s'inquiète de la présence de plusieurs chiens "menaçants".

Christophe décide de partir à sa recherche. Il retrouvera son corps dans l'après-midi, mordu à de nombreuses reprises.

L'origine de la mort

D'après l'autopsie, le décès s'est produit entre 13H00 et 13H30 et a pour origine "une hémorragie consécutive à plusieurs morsures de chiens aux membres supérieurs et inférieurs ainsi qu'à la tête".

Afin d'identifier les animaux responsables, des prélèvements génétiques ont été effectués sur 67 chiens: les 5 American Staffordshire d'Elisa Pilarski et 62 chiens appartenant à l'association +le Rallye la passion+ organisatrice de la chasse, présidée par Sébastien Van den Berghe.

Les résultats ne sont pas attendus avant plusieurs jours, voire plusieurs semaines.

Mercredi, une information judiciaire a été ouverte contre X pour "homicide involontaire par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence (...) résultant de l'agression commise par des chiens".

Le témoignage de Christophe

Selon le compagnon de la victime qui a témoigné sur BFMTV et France 3, Elisa l'a appelé après 13H00, disant "qu'elle était attaquée par plusieurs chiens, se faisait mordre aux bras et à la jambe" et "n'arrivait pas à tenir Curtis".

Arrivé 45 minutes plus tard, soit après 14H00, "je l'ai cherchée partout (...) j'ai croisé des chiens de chasse dans un premier temps, un cavalier aussi", a-t-il dit.

Après avoir trouvé des vêtements appartenant à Elisa, Christophe entend Curtis aboyer et se rapproche d'un "ravin" ou il voit "une trentaine de chiens de chasse", dont deux se dirigent vers lui sans l'agresser.

Descendu dans "le précipice", il trouve le corps de sa compagne dénudé et "dévoré de partout".

"Pour moi c'est la chasse à courre, les chiens sortaient de ce précipice, Curtis a reçu beaucoup de morsures à la tête", a-t-il jugé.

Aucun chien de chasse impliqué selon les organisateurs

La société de Vénerie - qui regroupe les associations de chasse à courre françaises - affirme, elle, "qu'aucun des chiens de chasse" ne peut être impliqué, car aucun n'a été mordu.

"On ne peut pas imaginer que Curtis, un chien de combat (...) ait laissé sa maîtresse se faire dévorer sans la défendre ! Or, des vétérinaires ont inspecté les 62 chiens de l'équipage - 21 participant à la chasse et 41 restés à la propriété - et aucun ne présentait de traces de morsure", a déclaré jeudi à l'AFP Antoine Gallon, directeur de la communication de la société de Vénerie.

Par ailleurs, alors que Mme Pilarski est décédée selon l'autopsie entre 13H00 et 13H30, "la chasse a commencé à 13H30" selon M. Gallon.

Entendu "pendant six heures par les gendarmes samedi", M. Van den Berghe a bien confirmé "qu'il avait croisé Christophe, totalement en panique, un peu après 14H00". Selon lui, un autre cavalier aurait "croisé un autre chien qui a été un peu agressif avec son cheval", sans précisions sur la race.

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